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« A Dieu ce qui est à Dieu !... »
Article mis en ligne le 25 octobre 2014

Voilà bien le problème. Nous voyons ce qui est à César : il y a des lois et des usages sociaux pour nous le rappeler ! Mais à Dieu ?

Qu’est-ce qui est à Dieu ? Tout. Ou rien. Selon ce que nous lui donnons. Car tout est à lui, certes, mais « il a donné la terre aux hommes » dit le psaume. Le théologien dit : « Dieu crée en se retirant », de sorte que sa transcendance radicale soit sauve, au-delà d’un univers où tout porte sa marque. Il laisse cet espace libre où l’homme, affranchit de ce qu’il lui doit, devient capable de lui donner gratuitement. Étrange économie divine que ce « laisser libre » de Dieu à l’égard de l’homme, attitude d’où procède l’anéantissement du Fils Éternel, « lui, de condition divine, n’a pas revendiqué son droit d’être traité comme Dieu »...

Mais nous sommes instruits, maintenant. Si l’amour nous a visités, même s’il s’est retiré comme l’époux du Cantique, nous le cherchons pour lui répondre, et nous voudrions, s’il était possible, lui rapporter tout l’univers. « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » Comment rendrai-je à Dieu ce qui est à Dieu ?

C’est possible, car Jésus l’a fait, une fois pour toute. Mais il nous enseigne à le faire en nous offrant par lui, avec lui et en lui, consacrant ainsi le cosmos entier -et d’abord notre quotidien- dans l’unique Action de Grâce. C’est le sens du cri de l’apôtre : « tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu ! »

Soyons vigilant pour reconnaître en tout -sauf dans le mal- l’empreinte de Dieu, comme un filigrane qui n’apparaît que dans une certaine lumière. Demandons la lumière de l’Esprit-Saint, afin de lire Dieu en toute chose, et d’abord en l’homme, créé à son Image et Ressemblance. Car, en dépit de la défiguration du péché, c’est là que l’Empreinte divine est la plus vive.

Père Frédéric, curé in solidum