Fides ex auditu écrivait saint Paul dans l’épître aux Romains (Rm 10,17) : « la foi vient de l’écoute ». Mais qui doit-on écouter pour avoir la foi ?
En ce temps-là, Jésus interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »

Ces noms, c’est l’écume de l’opinion. Ma famille croit ceci … Les scribes ou docteurs de la loi croient cela … La science dit que … Voilà ce qu’on dit… Tout ce tapage, c’est la voix du monde qui peut devenir notre propre voix par refus de l’engagement ou par embarras, ou tout simplement par répétition, par habitude, par convenance, par facilité, etc.
Mais le Seigneur connait ce qu’on dit de lui. Il veut entendre autre chose de ses disciples.
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Autrement dit, « vous avez dit ce que pense le monde. Mais vous, qu’en dites-vous ? »
Et là c’est le déclic. Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » C’est en lui que Pierre a trouvé cette profession de foi. Non à partir de l’écoute du monde, mais à partir de l’écoute de son cœur. L’Église est fondée sur ce déclic : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».
Et toi, que te dis ton cœur ? Il faut descendre en soi pour se laisser inspirer par l’Esprit Saint. Les moines de l’Orient parlent souvent d’avoir la tête dans le cœur. Cette écoute du cœur, cette descente en soi, ce déclic, c’est celui que nous sommes amenés à vivre devant le Christ. C’est ce déclic qui un jour, fais de nous des chrétiens. Prenons le temps de regarder le Christ et de l’écouter. Il demande : « Et toi, que dis-tu ? » Non pas ce qu’on dit, ni même ce que tu as appris au catéchisme, mais : « pour toi, qui suis-je ? »

Don Philippe de Nortbécourt
Prêtre référent de Notre-Dame des Plaines de la Brie