Le quatrième dimanche de Pâques, que nous célébrons aujourd’hui, est dédié à Jésus Bon Pasteur. Le Seigneur nous appelle par notre nom, il nous appelle car il nous aime. Mais, dit encore l’Évangile, il y a d’autres voix, à ne pas suivre : celles des étrangers, des voleurs et des brigands qui veulent le mal des brebis.
Ces différentes voix résonnent en nous. Il y a la voix de Dieu, qui parle doucement à la conscience, et il y a la voix tentatrice qui incite au mal.
Comment les reconnaître, comment distinguer l’inspiration de Dieu de la suggestion du malin ? La voix de Dieu n’oblige jamais : Dieu se propose, il ne s’impose pas. En revanche, la mauvaise voix séduit, assaillit, contraint : elle suscite des illusions éblouissantes, des émotions alléchantes, mais passagères. Au début elle flatte, elle nous fait croire que nous sommes tout-puissants, mais ensuite elle nous laisse avec un vide intérieur et elle nous accuse : « Tu ne vaux rien ».
Une autre différence : la voix de l’ennemi détourne du présent et veut que nous nous concentrions sur les craintes de l’avenir ou sur les tristesses du passé. Au contraire, la voix de Dieu parle au présent : « Maintenant tu peux faire du bien, maintenant tu peux exercer la créativité de l’amour, maintenant tu peux renoncer aux regrets et aux remords qui tiennent ton cœur prisonnier ».
Et encore : les deux voix suscitent en nous des questions différentes. Celle qui vient de Dieu sera : « Qu’est-ce qui me fait du bien ? » En revanche, le tentateur insistera sur une autre question : « Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? De quoi ai-je envie ? » : la mauvaise voix tourne toujours autour du moi, de ses pulsions, de ses besoins, du tout et tout de suite. Elle est comme les caprices des enfants : tout et maintenant. La voix de Dieu, en revanche, ne promet jamais la joie au rabais : elle nous invite à dépasser notre moi pour trouver le vrai bien, la paix. Rappelons-nous : le mal ne donne jamais la paix, il suscite d’abord de la frénésie et ensuite il laisse de l’amertume. C’est le style du mal.
Chers frères et sœurs, demandons la grâce de reconnaître et de suivre la voix du Bon Pasteur, qui nous fait sortir de l’enclos de l’égoïsme et qui nous conduit aux pâturages de la vraie liberté.
Pape François, Angelus du 3 mai 2020