Si Noël est une fête à caractère familial, intime et chaleureux, il y a, dans l’Epiphanie, quelque chose d’éclatant, comme si on ne pouvait plus garder pour soi la chaleur et la joie partagées. Il faut sortir ! « Debout ! Resplendis ! Lève les yeux ! Regarde ! » La bonne nouvelle de Noël a bouleversé le monde et le mystère éclate au grand jour : la joie est pour tous, la lumière est pour tous, le salut est pour tous, il faut se mettre en route…
La foi met en marche pour aller à la rencontre de tous ceux et celles à qui nous pouvons offrir une parole d’amour de la part du Seigneur.
La fête de l’Epiphanie, avec Noël, en dit long sur le salut et sur le « mystère du Christ », dit saint Paul dans la deuxième lecture. Déjà un verset entendu la nuit de Noël en résumait l’essentiel : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2, 11). Voilà ce qu’a fait l’amour du Seigneur qui veut sauver tous les hommes. De là découle la mission de l’Eglise : l’annonce de l’Evangile doit en effet rejoindre tout homme… Les « extrémités de la terre » sont aujourd’hui plus faciles à rejoindre. Mais qu’en est-il de ceux qui sont plus proches, tout proches, et à qui nous ne savons pas parler du Christ ?
Sans être mages ni astrologues, nous sommes invités à notre tour à lever les yeux pour voir se lever l’étoile. Le chrétien, en effet, ne peut vivre replié sur lui-même ; ouvert à Dieu et aux autres, il doit être un veilleur, un guetteur. Etre attentif aux appels de nos frères et sœurs, tout d’abord. Etre attentif aussi aux signes qui pourraient nous être donnés, de la part de Dieu ou de l’Eglise, ou de nos frères. Rester ouvert et attentif aux signes que le Seigneur nous donne aujourd’hui, c’est nous rendre disponible à son amour pour nous et pour les autres, pour que grandisse son Royaume.