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Chers amis,
en ce début d’année 2021,
il se trouve que notre pape François a ouvert un année consacrée à la fois à la famille et à St Joseph. Il se trouve aussi que notre évêque consacre une nouvelle lettre pastorale sur le thème de la famille et des jeunes.
Manifestement, l’Esprit Saint insiste pour nous faire comprendre clairement qu’il s’agit d’un sujet qui tient au cœur de Dieu et que Dieu veut que nous collaborions de notre mieux au soutien et à l’évangélisation de la famille et des jeunes.
Je vais essayer d’en faire mon fil rouge conducteur pour mes enseignements au long de cette année nouvelle.
Dieu est famille, vie de famille, et il appelle nos familles de la terre à ressembler à la sienne pour nous préparer à la vie éternelle.
Je dédie donc tous ces enseignements à la Sainte Famille de Joseph, Marie et Jésus pour qu’ils fassent porter ensemble un fruit abondant à ces réflexions pour le bien de toutes les familles.
Dans le projet divin, le dessein de Dieu (qui s’écrit dessein et non dessin !),
la famille est le lieu de l’apprentissage de l’amour.
Comme la famille se fonde d’abord sur un couple,
il est essentiel de repartir du dessein de Dieu sur l’amour humain.
L’amour humain, tel que Dieu l’a voulu et l’a mis comme aspiration profonde dans le cœur des hommes, se traduit naturellement par le cadre institutionnel du mariage.
Il est fondamental pour nous chrétiens de retrouver et de savoir expliquer que le mariage n’est pas une institution humaine, mais la traduction parfaitement logique de la réalité de l’amour humain comme seule réponse vraiment épanouissante au projet de Dieu pour l’homme.
Dans la Lettre du Pape PAUL VI « Humanae Vitae », il est écrit :
« Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa ». L’amour conjugal révèle sa vraie nature et sa vraie noblesse quand on le considère dans sa source suprême, Dieu qui est amour, le Père de qui toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre.
Dieu nous a créé homme et femme à son image et à sa ressemblance.
Dieu nous a créé par amour et pour l’amour.
Dans son code de croit canonique, le droit qui régit la vie de l’Église, on trouve au n° sur le Sacrement du Mariage : L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement.
Le mariage est donc une réalité naturelle, déjà bonne, grande et voulue par Dieu, abîmée par le péché, mais restaurée et sanctifiée par la grâce d’un sacrement.
Il s’agit d’une alliance entre un homme et une femme qui constituent une communauté de toute la vie.
Cette alliance se manifeste de deux façons différentes et complémentaires : en parole et en acte.
En parole , par l”échange des consentements : il s’agit d’une parole solennelle et publique qui fonde un statut social, et qui exprime le don réciproque par amour :
Je me donne à toi et je te reçois comme époux, ou comme épouse, pour t’aimer fidèlement, dans le bonheur et dans le malheur, dans la santé et dans la maladie tout au long de notre vie.
En acte , cette alliance se traduit dans ce que Jean-Paul II appelle le langage du corps, c’est à dire l’union sexuelle entre l’homme et la femme. Jean-Paul II fait remarquer que ce geste, même sans parole, a une signification très riche et très profonde : il signifie exactement ce que les époux se disent en public le jour du mariage.
C’est-à-dire : je t’aime, je te reçois comme un cadeau de Dieu, j’accueille sans réserve l’amour que tu me portes, et en retour, je te voue un amour total et exclusif, sans limitation dans le temps, je te prends en charge jusqu’à la fin de nos jours, j’accueille les enfants qui pourront naitre de ce geste, et nous les éduquerons ensemble de notre mieux pour leur plein épanouissement.
Les deux dimensions, parole et acte sont intimement liées : un mariage est considéré valide et définitif par l’Église lorsqu’il y a eu l’échange des consentements et la ratification charnelle. Si l’union des corps n’a pas eu lieu, il y a encore possibilité de revenir sur sa parole. Mais une fois l’union physique consommée, l’Église ne se reconnait pas le droit de toucher à cette réalité voulue et fondée par les époux eux-mêmes.
L’union charnelle est le langage du corps : il a une richesse de signification extraordinaire.
Il implique l’être humain au plus profond de son être. Il unit étroitement la vie et l’amour.
Il fait le lien entre toutes les dimensions de la vie conjugale et familiale.
Il est le sceau de l’unité et de la cohérence de la vie conjugale et familiale.
Il devient incohérent s’il n’intègre pas toutes les dimensions de l’amour conjugal et familial.
Ainsi la phrase du Christ : “Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni “ prend une profondeur essentielle.
Un tel acte ne peut être posé qu’en vérité : si je pose cet acte en excluant une des significations, si par exemple, je recherche le plaisir légitime associé par Dieu à cet acte en excluant le don de la vie, ou le respect, ou l’attention, ou le soin dû à l’autre, si je refuse de prendre ma part dans les joies et les peines de la vie commune, alors ce geste est un mensonge d’autant plus hideux que ce geste est grand quand il est bien posé.
Tricher sur ce geste entraine toujours à terme des blessures profondes sur au moins un des deux membres du couple.
Excusez l’image, mais la vie du couple et l’amour humain ressemble à une pizza ou un gâteau dont beaucoup ne voudraient qu’une tranche, et dont Dieu dit qu’il faut le consommer en entier sous peine de tout détruire.
Contrairement à toute une propagande anti-chrétienne qui accuse l’Église de présenter les réalités sexuelles comme honteuses, c’est au contraire parce que l’Église les a en très haute estime et qu’elle veut protéger la dignité et le bonheur des personnes , qu’elle rappelle à temps et à contre-temps la vérité sur ces réalités, le mode d’emploi donné par Dieu qui garantit l’épanouissement de l’amour et le chemin vers la perfection.
Rappelons par ailleurs que l’Église, les chrétiens, distinguent toujours soigneusement entre les personnes et les actes.
Si nous condamnons les actes quand ils sont mauvais, c’est toujours par amour des personnes.
On ne peut pas faire à l’Église le procès de mépriser les personnes qui, par erreur ou par malveillance, font autrement que ce que Dieu nous rappelle par son Église pour notre plus grand bonheur.