Au cours de l’été, ne les oublions pas !
L’actualité nous apprend les malheurs du Proche-Orient ensanglanté. Mais ces nouvelles successives finissent par nous laisser dans un certain état d’indifférence polie, de vague compassion qui ne blesse plus notre chair repue. Et pourtant, c’est notre chair qui souffre, notre corps qui est meurtri, notre fraternité qui est touchée. En notre XXI° siècle, nous connaissons d’authentiques témoins de la foi jusqu’au sang. La monstruosité des bourreaux met à jour des âmes zélées et fidèles, la sainteté d’un choix radical du Seigneur Jésus. Par milliers, par centaines de milliers, nos frères chrétiens d’Orient refusent une conversion facile qui leur assurerait la conservation de leurs biens et la tranquillité.
Ce monde chrétien du Proche-Orient nous est trop peu connu. Il se compose d’une mosaïque d’Églises aux traditions et cultures multi-séculaires, enracinées dans la Tradition apostolique et partageant avec nous les mêmes fondamentaux de la foi. Dans chacune de ces traditions, une partie plus ou moins importante partage avec nous l’intégralité de la foi et de la communion avec le Saint-Père, constituant autant d’Églises Catholiques orientales. Coptes, arméniens, chaldéens, éthiopiens, syriaques, byzantins (ou gréco-catholiques), en passant par les maronites du Liban, nous célébrons une même Eucharistie exprimée dans vingt-trois rites différents, et pourtant semblables pour l’essentiel. Mais voilà, les secousses politiques, souvent violentes, entre tribus, entre courants de l’islam, entre pays musulmans ou avec Israël, les difficultés à vivre en pays musulman, broient peu à peu les minorités chrétiennes toujours plus tentées par l’émigration. Pourtant, le petit nombre des chrétiens n’est pas proportionnel à leur influence considérable, partout au Proche-Orient, grâce aux nombreuses écoles, aux services de santé et tant d’autres traits de leur inventivité et de leur génie. Ils sont un pont entre juifs et musulmans, entre factions musulmanes shiites et sunnites, entre communautés, comme un trait-d’union, le lien qui empêche toute cette région d’exploser totalement.
Autant dire que notre sort est lié au leur. Si les chrétiens disparaissent du Proche-Orient, c’est un facteur de paix vital pour le monde qui disparaîtra avec eux. Si nous sommes indifférents aujourd’hui, nous serons concernés par le même sort qu’eux demain. La paix se construit au Moyen-Orient.
Alors que nous entrons dans une période estivale de repos et de détente, n’oublions pas nos frères qui souffrent. Découvrons leurs richesses. Prions pour eux. Aidons-les en partageant un peu de nos biens. Que Notre-Dame soit toujours l’Étoile qui brille au firmament, Secours des chrétiens dans la détresse, « pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies » !
Don Antoine