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« Miséricorde et Résurrection »
Article mis en ligne le 19 avril 2020
dernière modification le 25 avril 2020

Miséricorde et Résurrection

Ce n’est pas un hasard si le premier dimanche après Pâques (dimanche de l’Octave de Pâques) est consacré à la divine miséricorde. La miséricorde divine est le rayonnement de la résurrection du Christ en nous. Vivre la miséricorde, reçue et donnée, c’est vivre une expérience de la résurrection.

La miséricorde reçue d’abord. Nous vivons une expérience de résurrection quand Dieu nous fait miséricorde par le pardon de nos fautes. Le péché, en effet, c’est la mort de l’âme, pire que celle du corps, car elle peut nous priver de la vie éternelle. Aussi Dieu rend-il la vie à nos âmes quand par sa miséricorde il les purifie du péché.
Mais c’est également par l’expérience de la miséricorde donnée que nous vivons une véritable expérience de résurrection. Notre cœur ressuscite de trouver la paix par le pardon donné.

Il ressuscite d’être enfin libéré de l’amertume, du ressentiment, de la colère et du sentiment d’injustice. Il ressuscite car de nouveau il aime, tandis que la rancœur durcit le cœur et le ferme à l’amour. Parfois, il semble impossible de pardonner tant la blessure est profonde… tout comme il semble impossible de faire sortir un mort de son tombeau ! Dieu, qui peut faire sortir un mort de son tombeau, peut me donner de pardonner l’impardonnable. Et alors je fais véritablement une expérience de la résurrection, de la puissance de la résurrection !

Pour nous permettre de vivre cette expérience de résurrection, Jésus Ressuscité a fait à ses disciples, au soir de Pâques, un cadeau extraordinaire : il leur a donné le pouvoir de remettre les péchés (Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, n°976) : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20, 22-23). C’est l’invention du sacrement de Pénitence et de Réconciliation. Aller se confesser, c’est vivre une expérience de Résurrection.
En ce moment, il est particulièrement difficile de recourir à ce sacrement. Comme le jeûne fait grandir la faim et redécouvrir la saveur des aliments dont il nous prive, puisse ce temps de confinement raviver en nous la faim de la confession et nous y faire courir dès que cela nous sera possible pour en savourer la délicieuse saveur de miséricorde ! Le Seigneur nous y attend pour ressusciter nos âmes, et même si notre situation ne nous dispose pas à recevoir pour l’instant l’absolution sacramentelle, n’hésitons pas à courir quand-même auprès du prêtre qui saura nous faire goûter autrement la miséricorde du Seigneur (Cf. Pape FRANÇOIS, Le nom de Dieu est miséricorde, Robert Laffont, 2016, p. 39-40).

Et puisqu’il nous est difficile en ce moment de vivre cette expérience de résurrection par la miséricorde reçue dans le sacrement, pourquoi ne pas chercher à la vivre plus spécialement par la miséricorde donnée, en présentant à Dieu les pardons difficiles ou impossibles à poser ?

Il serait beau, en ce temps pascal, que la lumière de la miséricorde visite les tombeaux ténébreux de nos ressentiments et de nos rancœurs intimes pour que puissent y éclore tous ces pardons si difficiles à donner, comme autant de résurrections intérieures.

Don Emmanuel, prêtre coopérateur