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Qu’est-ce qu’un homme ?
Article mis en ligne le 7 avril 2019

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Chers amis dans le Seigneur, Qu’est-ce qu’un homme ?
La question peut vous sembler saugrenue : nous pensons tous bien savoir ce qu’est une personne humaine ! Et pourtant, en voyant remonter des réactions et des questions de toutes nos cellules, je réalise que certaines notions sont mal comprises ou mal interprétées, et que derrière certains mots, beaucoup mettent des réalités très différentes. Alors disons-nous les choses très simplement !

L’homme est une unité composée d’un corps et d’un esprit.
Si le corps peut sembler à première vue la partie de notre être la plus évidente, l’âme ou l’esprit l’est moins. Quand j’étais petit, on me disait que j’avais un corps et une âme, et je m’imaginais avancer dans la vie en portant deux valises, mon âme et mon corps. Et à la mort, je laissais tomber la valise de mon corps. Cette image était fausse à double titre. Je n’ai pas un corps et une âme, je suis un corps et une âme. Ni mon corps ni mon âme ne sont extérieurs à moi. L’un comme l’autre font partie intégrante de ce que je suis.
Mon corps n’est pas juste comme un vêtement qui s’use, et qu’on pourrait abandonner sur un porte-manteau une fois trop abimé et trop rapiécé ;
Et mon âme ne disparaitra pas à ma mort ! Mon âme est immortelle. Elle a un commencement, mais elle n’a pas de fin. Mon âme, c’est moi ! Le moi qui parle, le “Je” qui s’exprime, c’est mon âme ! Et mon âme qui est une réalité profondément intérieure et spirituelle s’exprime très précisément dans le monde matériel par mon corps. Mon âme engage mon corps et mon corps engage mon âme. Chacun retentit très fortement dans l’autre.
Dans le premier récit de la création, au premier chapitre de la Genèse, appelant l’homme et la femme à l’existence, Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. Dieu créa l’homme ; homme et femme il les créa.”
Dans le deuxième récit de la création, au deuxième chapitre de la Genèse, Dieu modela l’homme à partir de la glaise, puis il lui insuffla son propre souffle dans les narines : c’est une image très forte pour signifier que notre âme est la réalité la plus proche et la plus ressemblante à Dieu dans tout le créé.

Un homme, c’est quelqu’un !
C’est une personne, c’est bien plus qu’une chose, qu’une plante ou un animal ! Cela peut paraitre une évidence, et pourtant, c’est fondamental.
Un homme est bien plus qu’un animal parmi d’autres, même s’il est aussi incontestablement un animal. Un homme est aussi bien plus. Il a ce que nous appelons une personnalité humaine. Si tous les animaux ont une forme d’intelligence, et une affectivité réelle plus ou moins développée, l’homme a deux caractéristiques qui le distinguent nettement : il a une intelligence rationnelle et une volonté capable de choix libre, c’est à dire d’aimer, au sens fort.
L’intelligence rationnelle est capable de trois opérations qui lui sont propres et que les animaux ignorent.
L’intelligence humaine est capable de concevoir un concept universel : par exemple, le concept de table qui s’applique à toute surface plate horizontale, quelle que soient sa place, le matériau qui la compose, sa couleur, sa dimension ou la variété des supports possibles qui la maintiennent. Même si l’animal peut percevoir beaucoup mieux que l’homme tous ces aspects concrets de cette table, il est incapable d’avoir la notion de table, sinon, il serait capable de l’exprimer, et on pourrait établir un dictionnaire français-chien ! L’homme, lui, abstrait une notion générale qui peut s’appliquer à tous les cas concrets de table, sur un pied ou sur plusieurs, encastrée dans un mur ou suspendue : c’est toujours une table ! Et ce concept peut servir au langage pour échanger avec d’autres.
L’intelligence humaine est capable d’émettre un jugement en reliant deux concepts : cette table est rouge !
L’intelligence humaine est capable de faire un raisonnement en enchainant des jugements selon des règles logiques qui en garantissent la véracité. C’est le cas du syllogisme suivant : tout homme est mortel, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. Pour que la conclusion soit vraie, il faut que les deux prémisses soient vraies.
Par ces trois opérations de l’élaboration d’un concept universel, du jugement et du raisonnement, l’homme développe une capacité intellectuelle bien plus grande que les animaux. Et cela se manifeste dans le langage rationnel.

Mais il y a bien plus encore : l’homme est doué d’une volonté libre capable d’aimer.
Il s’agit de bien plus que de l’affection, de la sensibilité, de l’intuition et d’une certaine connivence que nous pouvons partager avec les animaux. Il s’agit de l’amour que l’homme peut échanger avec une autre personne humaine ou avec Dieu. Il s’agit de l’amitié qui est le propre de l’homme. Si parfois des êtres humains trop éprouvés par la méchanceté des hommes se réfugient dans l’affection des animaux, il n’en reste pas moins que nous sommes tous appelés à nous développer dans des relations d’amitié avec des personnes humaines, ou divines. L’amitié fait appel à ce qu’il y a de plus grand ou de plus profond en nous : la capacité à partager les idéaux, les sentiments les plus nobles qui sont liés à notre sens moral - que nous appelons aussi notre conscience - et qui est le propre de l’homme.
Le sens du bien et du mal n’appartiennent qu’à l’homme ! Si le chien sait qu’il ne faut pas manger le steack de l’homme, il suffira que le maitre ne le voit pas pour que le chien dévore ce steack, sans aucun remords de conscience, en évitant seulement de se faire voir ou reprendre par son maitre.
Mais l’homme entend au fond de lui comme un autre lui-même, qui lui manifeste sans cesse ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est bon et ce qui est mal. La grandeur de l’homme, c’est d’entendre et de respecter cette voix intérieure, qui n’est autre que le haut-parleur de Dieu au fond de notre âme. Tout homme, même athée, entend cette voix intérieure, quoiqu’il en pense. Cela peut lui sembler venir de lui-même, ou au contraire, il sait que ça vient de Dieu. Mais tout homme a l’intuition très profonde qu’il doit respecter cette voix intérieure sous peine d’attenter à sa propre dignité. Aller contre sa conscience fait perdre l’estime de soi, déforme cette innocence originelle que Dieu a voulu pour nous en nous faisant à son image et à sa ressemblance.

Tout homme est fait pour l’amour et l’amitié. On peut dire que nous avons été construits comme ça ! Si l’homme ne vit pas d’amour, il dépérit physiquement ! C’est très net chez les nourrissons. Notre épanouissement humain, notre réalisation profonde, passe par le fait de recevoir de l’amour et de donner de l’amour en retour. La famille composée des parents, des frères et sœurs et des autres proches est le cadre naturel qui devrait assurer normalement l’apprentissage de l’amour.
Le fait que l’être humain, homme ou femme, soit incomplet, appelle à l’échange de bien avec l’autre, celui qui est différent de moi. L’amour a donc deux facettes que nous appelons l’amour de concupiscence et l’amour de bienveillance. L’amour de concupiscence est le fait d’aimer l’autre pour ce qu’il m’apporte, tandis que l’amour de bienveillance est plus gratuit : j’aime l’autre pour lui-même, pour ce qu’il est et non pour ce qu’il me donne. Ces deux faces de l’amour sont bonnes et légitimes, même si l’amour de bienveillance est plus beau et plus grand que l’amour de concupiscence.
J’espère que ces points d’anthropologie vous aideront à préciser les mots que nous employons couramment et à analyser de façon juste beaucoup d’évènements et de rencontres.

Pistes de réflexion :

  • Quelle définition donniez-vous jusque-là de l’âme et du corps, comment l’expliquez-vous à un enfant ?
  • Quel lien voyez-vous entre l’âme et le corps ?
  • Le fait que tout homme soit fait pour l’amour vous semble-t-il juste ?