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« Dieu guérit… ! »
Article mis en ligne le 26 mars 2017
dernière modification le 3 avril 2017

De quoi l’aveugle-né a-t-il été guéri ? De sa cécité assurément, puisque Jésus lui a rendu la vue. Mais derrière cette première guérison s’en cache une deuxième :

l’aveugle-né a aussi été guéri de l’aveuglement du cœur en recevant le don de la foi qui le fait s’écrier à la fin de l’évangile : « Je crois, Seigneur ! ». Oui, Dieu guérit, et il guérit en profondeur, le corps et l’âme.

Mais entre la première guérison (la cécité physique) qui inaugure l’évangile de ce dimanche et la seconde (la cécité spirituelle) qui le conclut, il aura fallu bien des versets, bien des étapes ! L’homme est d’abord guéri en retrouvant la vue, mais alors il ne sait pas qui est l’auteur de ce miracle : il ne peut pas encore poser un acte de foi en Jésus. Un peu plus loin, il dit que c’est un prophète. C’est mieux, mais cela reste incomplet… Et c’est à la fin seulement qu’il confesse que Jésus est Seigneur, c’est-à-dire le Messie Fils de Dieu. Il a été guéri de sa cécité spirituelle, mais par étapes. Dieu guérit, il guérit en profondeur et il guérit par étapes, dans le temps. « Ce qui se fait sans le temps ne résiste pas au temps » (S. François de Sales).

Entre ces différentes étapes, l’homme a dû témoigner de ce que Jésus a fait pour lui et, pour cela, s’est trouvé en but à la persécution. Le témoignage et la persécution : voilà le chemin qu’il faut parcourir d’étape en étape sur le chemin de la foi pour que se déploie en nous toute la puissance du Dieu Sauveur. Joie du témoignage, de la confession des merveilles que Dieu fait pour nous, et souffrance de la persécution et des moqueries. Ce chemin paradoxal, c’est le chemin de la Croix. Dieu guérit, il guérit en profondeur, il guérit dans le temps, et il guérit par la Croix. Tout un programme en ce temps béni du Carême…
Don Emmanuel Rousselin