Trois jours pour en comprendre 40 !
Plus de vingt enfants ont pris le temps pendant les premiers jours des vacances de réfléchir au sens du chiffre quarante dans la Bible.
– Pourquoi revient-il si souvent ?
– Est-ce un compte exact ou cela nous dit-il autre chose ?
Les personnes du temps de l’Ancien Testament ne comptaient pas comme nous ! Alors ? Les 40 d’il y a 3000 ans ont-ils la même signification qu’aujourd’hui ?
Oui car dans la Bible certains chiffres parlent d’eux-mêmes : 3, 7, 12 et même le chiffre « 1 ». Ce sont les clés de notre vie en lien avec Dieu « 1 », Dieu unique.
Toujours est-il que lorsque l’on pose la question à nos enfants, quelques exemples fusent : 40 jours dans le désert, 40 jours avant Pâques, 40 jours et 40 nuits de déluge. Un peu de confusion entre les 40 jours dans le désert pour Jésus et les 40 ans dans le désert pour le peuple hébreu…
alors pourquoi 40 ?
On remarque aussi que ce chiffre quarante est souvent associé au mot « désert » ou au mot « montagne »… on avance, des suggestions sont données. Les plus jeunes comme les plus âgés cherchent… la montagne nous rapproche de Dieu… le désert fait connaître la faim, la soif : Jésus a été tenté dans le désert nous dit Anthony, et Moïse a rencontré Dieu sur la montagne nous dit Léa ! Et puis il y a la mer !... C’est vrai l’eau est, parfois, présente au début et à la fin des 40 !
On commence à avoir les moyens d’aller plus loin dans la compréhension.
Si le chiffre quarante est associé au mot désert, en quelque sorte le lieu de l’épreuve, c’est qu’il doit se passer quelque chose pour l’homme que nous sommes pendant ce temps.
Dans le désert, le peuple hébreu est invité à changer « de vie », « de façon de vivre ». Il est invité à faire « alliance » avec Dieu et à « respecter » cette alliance. Les 40 ans de traversée du désert sont le temps du façonnage du cœur du peuple par Dieu.
40 est donc le chiffre du façonnage du cœur, c’est le temps -dans la pensée juive- pour devenir un bon disciple, un disciple selon le cœur de Dieu. Anthony nous dira que c’est le temps « de la croissance, de la maturité » !
40 jours et 40 nuits pour le déluge, le temps pour laver la terre de tout ce qui l’éloigne de ce qui est bon et beau, comme les 40 jours laissés à la ville de Ninive pour changer de vie avant d’être détruite. Nous comprenons mieux les 40 jours du Carême pour nous préparer à Pâques, 40 jours pour nous tourner vers Dieu en nous tournant vers l’autre. Jésus a passé 40 jours dans le désert juste après son baptême. Tiens ! Il est question d’eau !
– Moïse est resté par deux fois 40 jours et 40 nuits dans la montagne en présence de Dieu pour accueillir ses Paroles de Vie. -Elie a marché pendant 40 jours et 40 nuits pour atteindre lui aussi l’Horeb, la montagne de Dieu.
Là, c’est le temps de la prière, du jeûne ; Elie se laisse nourrir par Dieu, comme le peuple hébreu avec la manne. Invitation pour nous, à nous nourrir de la présence de Dieu par sa parole à la messe particulièrement… mais au bout de ces 40 jours, c’est au terme du carême l’accueil de la résurrection du Christ à Pâques où Jésus passe de la mort à la vie.
Ces trois jours ont, aussi, été l’occasion de vivre « le mardi gras » et « le mercredi des cendres ».
– Mardi gras est associé à Carnaval. Grâce au portugais, on comprend que dans le mot carnaval on entend « carne » qui signifie viande. On fait « carnaval » car on va « ôter la viande » (sens propre du mot carnaval) de notre alimentation pendant 40 jours ! Alors, on a fait des masques représentant des animaux, des masques vénitiens…on a cuisiné des beignets, des chaussons au Nutella… fameux les cuisiniers !
– Mercredi des cendres… Tamiser les cendres récupérées du feu des rameaux brûlés…comprendre le sens des cendres… Jonas nous y aide ! Se couvrir de cendres pour renaître au souffle de Dieu dans 40 jours car sous la cendre restent les braises (comme dans un feu) de l’amour de Dieu qui ne demande qu’à s’enflammer… pour peu que nous désirions changer un peu notre façon de vivre, notre relation avec Dieu.
A table, chacun a fait attention à ne pas avoir de viande dans son sandwich ! Bravo… et de l’eau à table… un peu difficile pour l’un ou l’autre !
A la célébration l’après midi, après avoir marché du relais à l’église, les enfants ont proclamé l’Evangile, avec le Père José, pour bien se rappeler les trois piliers du carême : aumône, prière et jeûne, dans la simplicité et le secret… Trois clés pour devenir des « justes » nous dit Jésus dans l’Evangile.
Comme vous le voyez, trois jours riches à jouer avec les mots et les chiffres clés de la Bible. Merci à Julie, à Clara qui ont passé les trois jours en notre compagnie et ont permis que tout se passe bien, dans la prière, le jeu, le chant et la réflexion.
Claude