Revoici le carême ! Pour celui dont la foi est un petit feu, ce mot est synonyme de pénitence tristounette ; mais pour celui dont la foi est un brasier, il porte l’annonce de la Victoire finale de Dieu. Bien sûr, il y a un combat. Bien sûr, nous devons prendre position contre le mal pour nous approcher du Seigneur et ainsi le laisser s’approcher de nous. Mais nous le faisons dans l’allégresse de savoir que déjà la victoire est acquise, puisqu’Il est ressuscité des morts ! Avec nos frères catéchumènes, les yeux fixés sur Jésus, c’est bien dans cette lumière de Pâques que nous voulons commencer ce carême.
Nous voyons aujourd’hui Jésus traverser la tentation en s’appuyant sur la Parole du Père, qui le garde des pièges et des sophismes du tentateur. En effet, lorsqu’il répond au diable que l’homme ne vivra pas seulement de Pain, il ne se contente pas de citer la Loi (Dt 8, 3), mais il contemple la joie de ceux qui, en mémoire de lui, recevront son corps livré pour la vie du monde ! (les pauvres mangeront, ils seront rassasiés, ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent !)
Quand il objecte que c’est devant le Seigneur Dieu que l’homme doit se prosterner, Il ne se contente pas de se défendre avec la Parole (Dt 6,13), mais il voit déjà la multitude de ceux qui, grâce à sa mort et à sa résurrection, pourront fléchir les genoux devant Dieu, attirés dans la grande élévation de l’amour. (Ph 2, 10-11 : tous genoux fléchira, toute langue confessera que Jésus est Seigneur !)
En répondant enfin qu’il ne faut pas mettre à l’épreuve le Seigneur Dieu (Dt 6,16), il consent déjà à l’épreuve qu’il traversera lui-même, et par laquelle Dieu libérera les hommes de leur épreuve !
Notre vraie force dans la tentation, c’est d’être présent au projet de Dieu, de comprendre les véritables enjeux de notre sainteté : Dieu manifeste au monde une grande victoire et lui fait porter beaucoup de fruit quand, avec la grâce de Jésus, nous sommes fidèles ! Qu’il nous donne beaucoup de joie et de force pour ce carême !
P. Frédéric ,
curé in solidum