« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Jésus nous invite ce dimanche à persévérer dans la prière de demande. Dans la parabole qu’il nous donne, nous voyons une veuve venir importuner si longuement un juge inique qu’il finit par se laisser fléchir et lui donner satisfaction. Si un juge inique finit par se laisser convaincre, combien plus Dieu notre Père qui est bon exaucera celui qui le prie avec persévérance.
La difficulté commence vraiment dans la prière lorsqu’il faut persévérer. Quand nous avons l’impression que notre prière semble peu efficace, nous pouvons être tentés de nous consacrer à l’activité, sans avoir nécessairement recours à Dieu, ou bien de céder au fatalisme.
L’épreuve naît généralement du sentiment de ne pas être maître des évènements, de ne pas avoir de prise sur le temps (ce qui est encore plus difficile à vivre à notre époque où nous ne savons plus attendre) et de devoir accepter une condition de pauvreté. Mais cette condition de dépendance n’est-elle pas nécessaire pour recevoir les grâces que Dieu veut nous donner ?
La figure qui nous est donnée pour illustrer la persévérance dans la prière est en effet celle d’une veuve dont la condition sociale était celle de la vulnérabilité et de la dépendance.
« Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous ». Pour durer dans la prière, il nous est plus utile et efficace de s’appuyer sur notre faiblesse et notre pauvreté que sur nos capacités et richesses, humaines ou spirituelles.
Acceptons cette condition « inconfortable » pour nous tourner vers Dieu et le prier avec persévérance, comme Moïse gardant les bras levés pour obtenir la victoire de son peuple, comme le Christ sur la croix intercédant pour tous les hommes.
Ne baissons jamais les bras, Dieu en sa bonté donne toujours les grâces dont nous avons besoin et celle de les accueillir de la manière dont il souhaite nous les donner.
Père Régis Evain, curé modérateur du Pôle