Les 24 et 25 mars, les Églises diocésaines ont été invitées à se rassembler à Lourdes pour fêter les 50 ans du concile Vatican II.
« Joie et espérance, 50 ans après Vatican II. »
Le thème de la rencontre de Lourdes, organisée le dernier week-end de mars, donne le ton de ce rassemblement festif.
Envoyés par leur évêque, les représentants des diocèses, mouvements, services et associations de toute la France se sont retrouvés en action de grâce pour tous les fruits reçus du Concile. Pendant ces deux jours, ils ont vécu ensemble une expérience spirituelle articulée autour de trois grands thèmes : le Christ, l’Eglise et l’homme.
Mgr Claude Dagens, Mgr Eric Moulins-Beaufort et le cardinal André Vingt-Trois ont donné une parole sur ces trois sujets. Les participants ont pu ensuite échanger leurs expériences. En plus de l’eucharistie
quotidienne, une veillée mariale s’est vécue le samedi soir. Ce rendez-vous important de l’Eglise de France représente un véritable préambule aux célébrations du jubilé de Vatican II, qui auront lieu dans les diocèses en octobre 2012. Au sein du diocèse de Meaux, notre Pôle missionnaire était représenté par le Père Salvador Fernandes, référent des paroisses de Lieusaint, Moissy-Réau et Viviane Duguet, notre secrétaire de Pôle.
Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII créait la surprise en annonçant la convocation d’un concile qui allait recevoir le nom de « Vatican II ». Il renouait ainsi avec une tradition de l’Eglise.
Certains mots, tombés en désuétude, retrouvent parfois subitement toute leur actualité. C’est ce qui arriva au terme « concile » en janvier 1959. Issu du latin concilium, concile signifie « assemblée réunie par convocation ». Pour quiconque se penche sur l’histoire de l’Eglise, c’est une notion fondamentale. En effet, entre 325 (Nicée) et 1869 (Vatican I), on recense pas moins de vingt conciles œcuméniques ou généraux, c’est-à-dire s’adressant aux évêques du monde entier. Ces rassemblements tiraient leur légitimité de celui de l’an 49, durant lequel les Apôtres s’étaient réunis pour trancher la délicate question de la conversion des païens (Ac 15).
Mais, après le concile Vatican I qui avait défini le dogme de l’infaillibilité pontificale (constitution Pastor Aeternus), beaucoup estimaient que ce type d’événements n’avait plus lieu d’être. D’autres, moins nombreux, rappelaient que le concile Vatican I
avait été brutalement interrompu par l’entrée des troupes italiennes à Rome en 1870 et qu’il serait bon de reprendre les travaux.
Angelo Roncalli, élu pape en 1958 sous le nom de Jean XXIII, était de ceux-là. En fin connaisseur de l’histoire de l’Eglise, il savait que les conciles avaient été convoqués afin de surmonter les crises aigües (l’arianisme à Nicée en 325, le nestorianisme à Ephèse en 431, etc.), abus divers du clergé (conciles médiévaux du Latran)… Mais les conciles n’avaient pas produit que des condamnations doctrinales ou disciplinaires. Ils avaient aussi permis de mettre fin à des schismes (concile de Constance de 1414 à 1418), d’améliorer la vie et le fonctionnement de l’Eglise (concile de Trente au XVIe siècle) et d’affirmer des points essentiels de la foi chrétienne (symbole des Apôtres, symbole de Nicée-Constantinople, etc.). Ces considérations, et « l’inspiration divine », amenèrent Jean XXIII à envisager un nouveau concile œcuménique. La décision fut annoncée solennellement le 25 janvier 1959, à une vingtaine de cardinaux médusés, réunis pour la fête de l’Apôtre en la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs.
Un concile ? Bien des observateurs se plongèrent aussitôt dans leurs encyclopédies pour se rafraîchir la mémoire ! En convoquant cette assemblée d’évêques, Jean XXIII prolongeait ce « fil rouge qui court en profondeur tout au long de l’histoire séculaire du christianisme », selon la belle formule de l’historien Giuseppe Alberigo.
Dans le Motu proprio « Superno Dei nutu », du 5 juin 1960, le bienheureux Jean XXIII déclarait : « Nous avons considéré comme une inspiration du Très Haut la pensée qui, dès le début de Notre Pontificat, s’est présentée à Notre esprit comme une fleur d’un printemps inattendu, celle de convoquer un concile œcuménique.
En effet, de cette solennelle assemblée d’évêques autour du Pontife romain, l’Eglise épouse aimée du Christ, peut acquérir, en ces temps agités, une splendeur nouvelle et plus étendue ; et pour ceux qui,
tout en se glorifiant du nom de chrétien, sont toutefois séparés de ce Siège apostolique, que brille de nouveau l’espérance qu’en écoutant la voix du Pasteur divin ils viennent à l’unique Eglise du Christ.
(…) Nous avons décidé que, d’après l’endroit où il se tiendrait, le futur concile s’appellerait second concile du Vatican ».