Jésus se décrit comme le Pasteur qui connaît toutes ses brebis et chacune par son nom. Toutes écoutent sa voix et reconnaissent sa voix, chacune est appelée, chacune reçoit son nom, chacune est conduite. Il n’y a pas de laissées pour compte parmi les brebis de Jésus. Forte ou chétive, chacune aura, si elle le veut, « la vie en abondance ». Mais aucune ne pourra chercher la vie en dehors du troupeau.
Ce « troupeau » est ce que nous appelons l’Église. L’Église est ce lieu par excellence où Jésus peut nourrir, soigner, consoler, encourager ses brebis. Assurée d’avoir tout son prix aux yeux du Pasteur, chaque brebis sera sans cesse réinsérée par lui dans le troupeau, le seul lieu où se trouvent celles qu’il aime, le seul lieu où l’on peut vivre quand on le suit et qu’on l’aime. Un autre trait du Bon Pasteur est qu’il est berger universel. Il repart tous les matins avec les brebis de l’enclos, mais il regarde sans cesse plus loin, vers d’autres brebis qui déjà lui appartiennent et qu’il veut, elles aussi, conduire à la vie. C’est le rôle missionnaire de l’Église. Impossible, par conséquent, de réserver l’amour du pasteur aux seules brebis de l’enclos. On n’est digne de lui que si avec lui on regarde au loin, que si l’on fait place, en route et dans l’enclos, aux brebis inconnues dont il a dit le nom et qui sont accourues en écoutant sa voix.
Impossible, par conséquent, de réserver l’amour du pasteur aux seules brebis de l’enclos. On n’est digne de lui que si avec lui on regarde au loin, que si l’on fait place, aux brebis inconnues. Si l’on suit ce berger, il faut sans cesse accueillir, sans cesse apprendre d’autres noms. Si l’on aime ce berger, il faut le rejoindre dans le don de lui-même.
Alors, dans les moments où l’on nous arrache notre liberté, notre honneur, notre temps, aux jours où il est dur d’aimer, de pardonner et de servir, le réflexe du Bon Berger nous rend la joie du premier jour : « Ma vie, personne ne me la prend : c’est moi qui la donne ».
Don Joachim, curé in solidum