Passionné de Dieu son Père, et passionné des hommes ses frères, Jésus a été jusqu’au bout de cette double passion, c’est-à- dire jusqu’à la mort. Décidons de le suivre quoi qu’il en coûte, n’oubliant pas que le chemin qu’il a emprunté l’a conduit à la Résurrection.
Aujourd’hui le Serviteur de Dieu nous parle, et nous parle de son Dieu. Il lui rend témoignage : Dieu est totalement impliqué dans sa destinée. Ainsi, qui voit le Serviteur voit son Maître. « Qui me voit, voit mon Père » est-il écrit en saint Jean. Le Père est engagé dans l’aventure de son Christ. Il l’assume. Le mystère pascal s’enracine dans la volonté commune et sans faille du Père, du Fils et de l’Esprit : nous sauver.
Il s’est abaissé, Dieu l’a relevé
. Éphémère, l’acclamation des hommes ! Pour toujours, la gloire reçue du Père ! Non pas comme une récompense, mais comme l’aboutissement paradoxal de l’abaissement. En chacun des épisodes de la Passion qui marquent cet abaissement, comme en toute sa vie terrestre, le Christ est un « oui » à Dieu, si bien que toutes les promesses divines reçoivent en lui leur achèvement. Un oui à Dieu . Un oui pour les hommes.
C’est par une grande et longue liturgie que l’Église entre dans la Passion de son Seigneur. Une liturgie qui nous interroge sur notre cœur, sur notre attachement au Christ et sur le visage de l’Église. Elle a le visage de ceux qui acclament « Hosanna ! » et parfois le visage de ceux qui ont crié « Barabbas ! » Sainte et pécheresse, elle est à chaque instant sauvée par le « oui » de son Maître. Que ce oui de Jésus résonne dans son amen, l’amen des fidèles, qui conclut la prière eucharistique.