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Quitter la maison pour suivre Jésus !
Article mis en ligne le 5 octobre 2018
dernière modification le 14 octobre 2018

Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Mc 10, 28-30).

1. Quitter la maison ?

« Tout quitter » pour Jésus fait penser le plus souvent aux personnes qui ne se marient pas pour se consacrer exclusivement au service du Royaume de Dieu. En réalité, il n’y a pas que les prêtres et les personnes consacrées qui réalisent ces paroles de l’Evangile. Aujourd’hui c’est vous qui avez quitté, pour Jésus, votre maison, peut-être votre famille, mari, femme, enfant ou peut-être quelque chose d’important à faire, et qui êtes venus écouter Sa parole et passer une heure et demie en Sa présence selon ce qu’Il nous a promis : « Car, là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20).

Posons-nous quelques questions : est-ce finalement une bonne idée de quitter sa maison, sa famille pour Jésus et son Evangile ? N’aurait-il pas plutôt fallu rester à la maison ? La première mission d’une épouse, n’est-elle pas d’être auprès de son mari et de même pour le mari ? La première mission d’une mère n’est-t-elle pas d’être avec ses enfants ? La famille n’est-elle pas une cellule de base du christianisme, une église domestique et le premier lieu de la catéchèse et de la transmission de la foi ? Ne devrais-je pas plutôt rester à la maison, d’autant plus qu’à cause du travail et du rythme de vie, les moments où nous sommes ensemble, en famille, deviennent de plus en plus rares ?

2. La tentation de faire machine arrière.

Dans la Bible, quitter quelqu’un ou quelque chose pour Jésus est toujours un combat spirituel. Pierre lui-même, qui aujourd’hui déclare solennellement « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre », décidera, un peu plus tard, après la résurrection de Jésus (et, chose étonnante, après L’avoir vu personnellement) de faire machine arrière et de retourner chez lui, dans sa famille et à son métier de pêcheur qu’il exerçait avant l’appel. Et voilà comment Saint Jean nous raconte ce moment : « Simon-Pierre leur dit : " Je vais pêcher. " Ils lui dirent : " Nous allons avec toi. " » (Jn 21, 3). Trois ans auparavant, Jésus lui avait non seulement donné un nouveau prénom (« Tu es Simon, le fils de Jean ; tu seras appelé Céphas - ce qui veut dire Pierre » (Jn 1, 42) mais aussi un nouveau métier : « Il leur dit : " Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes. " Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. » (Mt 4, 19-20). Et voilà que trois ans plus tard, celui qui devait être « pêcheur d’hommes » redevient pêcheur de poissons. Cet événement témoigne de la plus grande crise identitaire au sein des apôtres, un moment où la mission de « faire de toutes les nations des disciples » (Mt 28, 19) s’est trouvée tout à coup arrêtée et compromise. S’ils avaient persisté dans cette démarche, nous n’aurions pas été, aujourd’hui, chrétiens. Quitter sa maison pour Jésus et son Evangile n’est jamais facile, pas plus aujourd’hui qu’il y a deux mille ans.

3. Une seconde famille.

A ceux qui résistent à la tentation de rester chez eux ou de retourner à la maison, l’évangile réserve une belle surprise ! Ils recevront : « en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle ». Cette surprise c’est la deuxième famille que l’on reçoit quand on devient chrétien, ami de Jésus et disciple. Jésus, non seulement ne nous prend pas notre première famille (naturelle), mais en plus, Il nous en donne une seconde, la famille de Dieu. C’est dans cette famille que nous pouvons apprendre vraiment ce que signifie être filles et fils du Père qui est aux cieux mais aussi ce que veut dire être frère et sœur dans le Christ. Cette seconde famille c’est l’’Eglise, la paroisse, mais aussi chaque petite fraternité, comme les cellules paroissiales d’évangélisation où l’expérience de la communion fraternelle prépare et conduit progressivement vers la communauté eucharistique qui se réunit le dimanche, jour de la résurrection du Seigneur.

4. La maison ou la paroisse ?

Le christianisme (contrairement au judaïsme) n’est pas une religion familiale mais une religion communautaire. La famille n’est pas le centre mais une base. C’est pour cela que, tous les dimanches matins, des millions de chrétiens dans le monde entier quittent leurs maisons pour aller à la messe dans leur paroisse afin de vivre l’Eglise, communauté de disciples et famille de Dieu. Le christianisme commence dans la famille mais se réalise et s’accomplit dans la communauté qui elle, dépasse le cercle familial et lui donne une nouvelle dimension.

L’avenir du christianisme, minoritaire en Europe occidentale, ce ne sont pas des familles chrétiennes isolées qui, coûte que coûte, continuent à garder la foi, sans aucun lien communautaire, éparpillées sur le territoire désertique des paroisses qui, quant à elles, sont en train de disparaitre ou qui n’existent presque plus. L’avenir de l’Eglise dans la Vieille Europe ce sont les communautés ouvertes et rayonnantes, les paroisses transformées par la charité fraternelle et passionnées par l’appel du Seigneur : « de toutes les nations faites des disciples ». L’évangile que nous méditons aujourd’hui rappelle cette belle vocation et nous encourage à ne pas l’oublier.


Question pour aller plus loin :
  Qu’est-ce que je peux partager sur la place de la communauté paroissiale (ou celle de la cellule) dans ma vie personnelle et familiale ?

Suggestions pour la semaine :

  Je vais avoir un geste d’attention (coup de téléphone, invitation…) pour développer la communion fraternelle dans ma cellule.

Père Bogdan BRZYS