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Les papes se succèdent et se ressemblent plus qu’on ne le pense
Article mis en ligne le 2 mai 2014
dernière modification le 19 avril 2015

Les papes se succèdent et se ressemblent plus qu’on ne le pense

Plus d’un million et demi de personnes se sont retrouvés à Rome le week-end dernier. En canonisant dimanche 27 avril simultanément Jean XXIII et Jean-Paul II, le pape François confirme Vatican II comme socle de l’Église.

Les papes se succèdent et se ressemblent plus qu’on ne le pense. Si le cardinal Wojtyla, élu pape le 16 octobre 1978, a choisi le double nom de Jean-Paul II, ce fut par volonté d’assumer le double héritage de Jean XXIII et de Paul VI. Héritage centré sur le concile Vatican II, que le premier imagina et ouvrit, que le deuxième conforta et clôtura, et que le pape polonais porta sans faillir, au moins jusqu’à ses dernières années.

Lorsque, le 28 octobre 1958, au lendemain de la mort de Pie XII, le cardinal Angelo Roncalli, patriarche de Venise, fut élu à 77 ans après une dizaine de tours de scrutin par 35 des 51 cardinaux votants, on ne vit en lui qu’un paisible « pape de transition ». Pourtant, dès le 2 novembre, il confia à son secrétaire l’annonce qu’il allait faire aux cardinaux moins de trois mois plus tard, le 25 janvier 1959. Ce jour-là, à Saint-Paul-hors-les-Murs, il improvisa une homélie qui prit tout le monde par surprise, annonçant simultanément un synode diocésain pour Rome, un concile œcuménique pour toute l’Église et une refonte du droit canonique.
Le 11 octobre 1962, devant les caméras et les 2 540 pères conciliaires réunis pour l’ouverture de Vatican II, conforté dans sa liberté personnelle par l’approche de sa propre mort pronostiquée peu auparavant par son médecin, Jean XXIII improvisa un discours prophétique, déclarant : « L’Église préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité. »
Le général de Gaulle devait commenter ainsi l’ouverture du concile Vatican II : « C’est l’événement le plus important du siècle, car on ne change pas la prière d’un milliard d’hommes sans toucher à l’équilibre du monde. »
Cet événement historique se déroula sous les yeux attentifs du tout jeune Mgr Wojtyla, venu à Rome avec 17 autres évêques polonais. Consacré évêque exactement un mois avant l’élection de Jean XXIII, il se passionna, quoique parfois un peu effrayé par ces débats conciliaires si nouveaux pour lui. Appliqué, il avait répondu, dès le 30 décembre 1959, en latin, au questionnaire préparatoire, insistant sur la réconciliation œcuménique, la « réanimation de la liturgie » et le nécessaire renouveau de la réflexion éthique.

Le 3 juin 1963, la mort de Jean XXIII confirma l’intuition que Roncalli avait confiée peu avant au cardinal Suenens : « Mon rôle fut de mettre à la mer l’énorme et lourd navire. Un autre aura pour rôle de le mener au large. » Ce sera celui de Paul VI. Sa demande de pardon aux frères séparés chrétiens, formulée à l’ouverture de la deuxième session, le 29 septembre 1963, marquera le jeune Wojtyla. Celui-ci reprendra la formule (« Ce pardon, nous le réclamons pour nous et nous l’accordons aux autres ») face aux évêques polonais, en 1965, puis plus tard lors des grands pardons du Jubilé de l’an 2000.
Avec pas moins de huit discours en séance plénière et treize interventions écrites, Wojtyla s’enthousiasma pour Vatican II, tout en insistant sur plusieurs points : le dialogue nécessaire avec les autres religions, comme avec le monde, ne doit jamais s’opérer au détriment de la Vérité. De même, l’ordre public doit être en conformité avec l’ordre moral objectif. En un mot, il faut faire avancer l’Église au rythme du monde, sans altérer la Révélation qui en est le fondement.

Aux yeux de Jean-Paul II, Vatican II fut « la grande grâce dont l’Église a bénéficié au XXe siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence ». Et lorsque, le 21 février 1998, il créa de nouveaux cardinaux, il précisa sa pensée : « Regardant avec vous au-delà du seuil de l’an 2000, j’invoque du Seigneur l’abondance des dons de l’Esprit divin pour toute l’Église, afin que le “printemps” du concile Vatican II puisse trouver son “été” dans le nouveau millénaire, c’est-à-dire en pleine maturité. » Le directeur du centre de recherches sur Vatican II de l’Université pontificale du Latran est aujourd’hui formel : « Si Jean XXIII fut le père du Concile, Jean-Paul II en fut le fils. Sans le premier, le Concile n’aurait pas eu lieu. Et sans le Concile, nous n’aurions pas eu Jean-Paul II. » (Extraits d’un article du journal La Croix°).