La route vers Pâques débute au commencement du monde… Elle s’inscrit dans l’acte de ce Dieu qui est Créateur et Sauveur. Oui, dès le commencement du monde Dieu porte en lui la Pâque de son Fils, le Nouvel Adam, celui qui est pour toujours le Vivant. La réflexion sur l’entrée dans le monde de la mort et du péché est incontestablement grave. Mais elle nous projette au cœur de Dieu, un cœur habité d’une immense espérance pour les hommes : il les a créés, il les sauvera et ils vivront.
Le Fils est conduit par l’Esprit à chaque instant de son existence. Conduit non pas comme un robot, mais de l’intérieur, dans la liberté de l’amour. Ainsi, après la liberté de l’amour, ainsi, après son Baptême, Jésus est immédiatement « conduit au désert par l’Esprit ».
Le désert met en présence de soi-même et de Dieu. C’est dans ce contexte que se situe le face-à-face du Christ et du démon. Le combat se renouvellera, mais la victoire initiale est définitive : rien ne peut remettre en cause le « Oui » du Christ à son Père.
Le message de l’Église n’est pas d’abord d’ordre moral. C’est d’abord le message de l’espérance : l’humanité est faite pour Dieu. L’Église est le témoin de l’extraordinaire solidarité humaine voulue par lui. Le péché d’Adam avait amené une sorte de désintégration de l’ensemble, mais quelqu’un est venu : Jésus Christ. Il s’est opposé à cette désintégration. Que l’Église, à temps et à contretemps, le redise : Dieu nous a rendu « la joie d’être sauvés ».