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Un temps pour changer !
Article mis en ligne le 27 août 2021

Dernier livre du Pape François

« Un temps pour changer », nouveau livre du pape François

Fruit de ses échanges du pape François avec le journaliste britannique Austen Ivereigh pendant les semaines du confinement, « Un temps pour changer, Viens, parlons, osons rêver… ” paraîtra en français le 2 décembre 2020 aux éditions Flammarion. Ce nouveau livre du pape veut discerner le sens que peut avoir pour nos sociétés la crise du Covid-19.

Le livre se déroule en trois temps. D’abord la crise, comment il l’a vécue personnellement, ce qu’elle a changé en lui. Ensuite le système économique et l’ordre du monde : par quels mécanismes (peurs, goût du profit, etc.), ils en sont venus à mettre à mal l’homme et la planète, et le rôle que les chrétiens doivent prendre pour faire triompher d’autres valeurs – l’espérance au-delà des difficultés, le service des autres, un plus juste partage des ressources. Finalement les changements de comportement que le pape François appelle de ses vœux, notamment la préférence pour les plus pauvres et une meilleure place des femmes dans la société.
« Un temps pour changer, Viens, parlons, osons rêver… « , le livre du pape François paraît le 2 décembre 2020 aux éditions Flammarion
« Dans ma vie, j’ai connu trois « situations Covid »

« Dans ma vie, j’ai connu trois « situations Covid » : la maladie, l’Allemagne et Cordoba », confie le pape François dans ce nouveau livre à paraître début décembre. Ecrit avec le journaliste et biographe Austen Ivereigh, l’ouvrage propose une lecture de la crise sanitaire à l’aune de l’expérience personnelle du pontife argentin. Il y raconte avoir éprouvé dans sa vie trois épreuves douloureuses qui l’ont profondément marqué et aidé à se convertir. Le journal italien La Repubblica en donne de larges extraits dans son édition du 23 novembre.

La première « situation Covid » vécue par le pape François est celle de la maladie. « Lorsque j’ai contracté une maladie grave à l’âge de 21 ans, j’ai fait ma première expérience de la limite, de la douleur et de la solitude », souligne-t-il. « Pendant des mois, je n’ai pas su […] si j’allais mourir ou vivre. Même les médecins ne savaient pas si je m’en sortirais. Je me souviens qu’un jour j’ai demandé à ma mère, en l’embrassant, de me dire si j’allais mourir », poursuit celui qui était alors en deuxième année au séminaire diocésain de Buenos Aires.

Le 13 août 1957, voyant sa santé se détériorer, un responsable du séminaire l’emmène à l’hôpital. « Ils ont d’abord extrait un litre et demi d’eau de mon poumon, puis ils m’ont laissé lutter entre la vie et la mort. En novembre, j’ai subi une intervention chirurgicale pour retirer le lobe supérieur droit de mon poumon », se rappelle l’évêque de Rome. C’est de par cette expérience traumatisante qu’il peut aujourd’hui compatir avec les patients atteints de coronavirus lorsqu’ils se battent alors avec un respirateur pour vivre.
Hommage au personnel soignant

Dans un hommage au personnel soignant qui l’a soutenu dans cette épreuve, le pape François se souvient plus particulièrement de deux infirmières. « L’une d’elles était l’infirmière en chef, une religieuse dominicaine qui avait été enseignante à Athènes avant d’être envoyée à Buenos Aires. J’ai appris plus tard comment, après le départ du médecin, une fois le premier examen terminé, elle avait dit aux infirmières de doubler la dose du traitement qu’il avait prescrit – à base de pénicilline et de streptomycine – parce que son expérience lui avait appris que j’étais mourant », confie-t-il. « Grâce à son contact habituel avec les malades, elle savait mieux que le médecin ce dont les patients avaient besoin, et elle a eu le courage d’utiliser cette expérience ».

L’autre infirmière, Micaela, avait fait de même quand le jeune séminariste était « déchiré par la douleur ». « Elle m’a secrètement donné des doses supplémentaires de tranquillisants en dehors du temps prescrit », se remémore-t-il. « Cornelia et Micaela sont maintenant au paradis, mais je leur serai toujours redevable ! »
La consolation par le silence

De cette expérience, le pape François a tiré une leçon : « Combien il est important d’éviter les consolations bon marché. Les gens sont venus me voir et m’ont dit que j’irais bien, que je ne ressentirais plus jamais toute cette douleur : des absurdités, des mots vides de sens prononcés avec de bonnes intentions, mais qui n’ont jamais atteint mon cœur… »

Au contraire, le pape se rappelle d’un silence qui l’a particulièrement touché. Alors qu’il était au plus mal, une religieuse qu’il connaissait est venue le voir, l’a pris par la main, lui a donné un baiser et s’est tue pendant un bon moment. « Puis elle m’a dit : ‘Tu imites Jésus’. Elle n’a pas eu besoin d’ajouter quoi que ce soit. Sa présence, son silence, m’ont apporté une profonde consolation », témoigne le pontife argentin. C’est ainsi que le pape a pris la décision de parler le moins possible lorsqu’il rend visite à des malades, mais d’être présent, en prenant la main de la personne, « simplement ».
L’Allemagne ou le « Covid de l’exil »

« Je pourrais dire que la période allemande, en 1986, a été le ‘Covid de l’exil’ », poursuit François. « C’était un exil volontaire, car j’y suis allé pour étudier la langue et chercher de la matière pour conclure ma thèse [sur le théologien allemand Romano Guardini, né le 17 février 1885 à Vérone et mort le 1ᵉʳ octobre 1968 à Munich, ndlr], explique-t-il, confessant toutefois s’être senti là-bas comme « un poisson hors de l’eau ». Parmi les anecdotes rapportées, celle de ses promenades près du cimetière de Francfort, un endroit où il pouvait voir les avions décoller et atterrir : « j’avais la nostalgie de ma patrie ».

Autre souvenir du pontife : le jour où l’Argentine gagna la Coupe du monde face à l’Allemagne, le 29 juin 1986. Une victoire qui a pourtant laissé un goût amer au jeune Jorge Mario Bergloglio. Cet amateur de football n’avait même pas souhaité regarder le match. « Je n’ai su que nous avions gagné que le lendemain, en lisant le journal », rapporte-t-il. En réalité, le futur pape a éprouvé ce jour-là « la solitude d’une victoire seule, parce qu’il n’y avait personne pour la partager », cette solitude « qui fait de vous un étranger ».
L’exil à Cordoba, une quarantaine pour un examen de conscience

Ce déracinement, l’Argentin l’a également éprouvé lors de son séjour de près de deux ans à Cordoba, au centre-nord de l’Argentine, à 700 kilomètres de Buenos Aires. « Un an, dix mois et treize jours se sont écoulés dans cette résidence jésuite », a même compté celui qui considère avoir vécu là-bas sa troisième expérience « Covid ».

« Ils m’ont rendu service et ils avaient raison », concède aujourd’hui le pape François, en parlant des responsables jésuites qui l’avaient envoyé faire une sorte de « quarantaine » après avoir été durant six ans le provincial des jésuites argentins. « L’origine de cette période est ma façon de diriger, d’abord en tant que provincial puis en tant que recteur. J’avais certainement fait de bonnes choses, mais parfois j’avais été très dur ».
Un temps au « désert »

Ce temps au désert l’a « conduit à des idées mûres : j’ai beaucoup écrit et prié », rapporte le pontife qui confie également avoir lu les trente-sept volumes de l’Histoire des papes de Ludwig Pastor. Clin d’œil de la Providence ? « Avec ce vaccin, le Seigneur m’a préparé », assure-t-il, ajoutant non sans ironie qu "une fois que vous connaissez cette histoire, il n’y a pas grand-chose qui puisse vous surprendre sur ce qui se passe aujourd’hui dans la Curie romaine et dans l’Eglise. Cela m’a beaucoup aidé !".

Par ce « Covid » de Cordoba », le pape François dit avoir appris la patience, « c’est-à-dire le don de comprendre que les choses importantes prennent du temps, que le changement est organique, qu’il y a des limites et que nous devons travailler à l’intérieur de celles-ci et en même temps garder les yeux sur l’horizon, comme l’a fait Jésus ».

De cette épreuve et de cette « purification », il a tiré un enseignement pour son gouvernement d’aujourd’hui : « ne pas tomber dans les mêmes défauts que lorsque j’étais supérieur religieux ». (cath.ch/imedia/hl/be)