La politique, recherche du bien commun…
Plusieurs évêques ont saisi l’occasion des élections municipales (23 et 30 mars 2014) puis européennes (25 mai 2014) pour rappeler les repères fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église. Lettre ouverte aux candidats, déclaration ou trame de réunion, ils invitent les chrétiens à la réflexion en s’appuyant sur des exemples locaux et les grandes questions de société.
La Politique, une bonne nouvelle. « La politique (...) est une des formes les plus précieuses de la charité parce qu’elle cherche le bien commun » Pape François. Avec cette citation d’Evangelii gaudium (N°205), Mgr Robert Wattebled, évêque de Nîmes, et son Conseil Diocésain de la Solidarité invitent à un regard positif. « Nous ne devons pas mépriser la politique » écrit dans ce sens Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, rappelant que celle-ci « consiste à débattre de ce qui est le plus important, de faire des choix et d’engager l’avenir ». C’est ce dont témoigne Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry, de Maurienne et de Tarentaise, grâce à ses visites pastorales « dans toute la Savoie depuis 5 ans » au cours desquelles il a pu rencontrer des élus. « L’Eglise est appelée à réfléchir sur tout ce qui touche à la vie des hommes, à la gestion de la cité, en un mot au politique, à l’économique, au social, à l’environnement » souligne Mgr Ginoux dans une lettre aux candidats.
Un projet de vie communautaire à définir. « Que voulons-nous vivre ensemble pour être heureux ? » En réponse à cette question, Mgr Ballot propose d’être plus attentif aux autres et à exprimer plus souvent des remerciements, tandis que Mgr Dagens salue celles et ceux qui se présentent et exhorte chacun au respect. Mgr Ginoux, lui, plaide pour que les choix politiques et économiques soient « au service d’un humanisme intégral qui vise au développement harmonieux de tout homme et de tout l’homme », insistant sur la place fondamentale de la famille et l’urgence de la fraternité.
Des questions de société en jeu. Solitude, insécurité matérielle, violence ordinaire, peur de l’autre, personnes en situation de handicap sont les « préoccupations importantes à prendre en compte » listées par le diocèse de Nîmes. Mgr Ginoux y ajoute l’évasion fiscale, le travail du dimanche, les conséquences sur l’économie de la frilosité des banques. Il est rejoint par Mgr Ballot sur « tout ce qui touche à la vie » (IVG, euthanasie, statut de l’embryon, PMA, GPA). Aux élus d’ouvrir le débat !
Le rôle de l’Église. Il s’agit de « porter au cœur de la vie sociale les appels de l’Évangile : fraternité, solidarité, respect de la personne dans sa dignité et sa liberté, attention prioritaire à toutes les formes de souffrance, de misère, d’exclusion », comme l’explique Mgr Ginoux. L’église reconnaît le pluralisme politique et n’appelle pas à voter pour tel ou tel parti mais elle encourage les chrétiens à placer leurs choix et leurs engagements « sous l’éclairage du Christ ».
Pour la recherche du bien commun, faisons donc notre devoir d’état, votons aux prochains scrutins concernant les élections municipales et européennes. Quelles que soient nos convictions politiques et religieuses, ne laissons pas aux autres le pouvoir de choisir et de décider pour nous. Ayons une attitude citoyenne, sentons-nous concernés et prenons nos responsabilités. Père José.