Arrêtons-nous sur la figure de Joseph qui joue un rôle déterminant dans l’évangile de ce dimanche. Saint Matthieu le présente comme « un homme juste ». L’homme juste est celui qui est ajusté à Dieu et aux autres, et cet ajustement se vit d’abord dans l’obéissance à la loi, en l’occurrence la loi juive. Or tout fiancé qu’il était à Marie, il apprend qu’elle attend un enfant. Il se doit de la répudier, ce qu’il est déterminé à faire.
Saint Joseph est aussi un homme de cœur. Il décide de renvoyer Marie, mais « en secret » pour éviter un scandale public et sans doute pour épargner Marie.
C’est encore un homme de foi. Il reçoit l’ange et croit à sa Parole.
C’est un homme courageux. La première parole de l’ange : « Ne crains pas ». Sur cette parole, il n’a pas craint de passer outre le scandale.
C’est un homme d’action : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :il prit chez lui son épouse ».
C’est enfin un homme discret. Si on entend peu parler Marie dans l’évangile, on n’entend littéralement pas Joseph. Aucune parole de sa part. Peut-être « les paroles n’étaient-elles pas son langage ». Ou peut-être plus simplement est-il mort trop tôt pour qu’on l’entende.
Cette figure peut éclairer notre préparation à Noël. Nous laissons-nous d’abord ajuster par la loi de l’Église : la messe dominicale, la confession avant les grandes fêtes, l’aumône et le jeûne ? La loi n’est pas une fin, mais le moyen de la fin. Elle est comme le panneau indicateur du bien. Elle doit être intériorisée et vécue avec cœur. Surtout qu’elle culmine dans le commandement de l’amour du prochain. Quelle est la parole de Dieu qui nous travaille en ce moment ?
Notre foi a-t-elle des mains : « agit-elle dans la charité » pour reprendre une formule du concile ? Et une charité discrète, car le bien ne fait pas de bruit…
Don Philippe de Nortbecourt,
prêtre référent secteur Les Plaines de la Brie