Pour écouter
« Notre cœur est une crèche »
Le 24 décembre, dans la nuit, nous fêterons la naissance de Jésus-Christ, le Sauveur des hommes, le Fils de Dieu… Et si je commence mon enseignement en rappelant le sens de la fête de Noël pour nous, chrétiens, c’est parce que dans le brouhaha médiatique et commercial actuel, des pères Noël en tous genres, des magasins surchargés, et des préparatifs gastronomiques, il y a bien des chances pour que nos pauvres enfants aient un peu de mal dans tout ça, à y reconnaître la fête de la naissance du Christ, de la venue du Sauveur des hommes, du Fils de Dieu. Et puis, il n’y a pas que les enfants qui ont de quoi perdre leurs repères. Nous aussi, les adultes, nous avons bien besoin chaque année de méditer la grandeur du mystère de Noël, tellement cet évènement nous dépasse. Comment pouvons-nous par exemple nous approcher de ce Dieu qui se fait petit enfant, petit bébé, tout fragile entre nos mains, sans être bousculés, interrogés au plus profond de nous-mêmes ? Car, c’est bien cette incarnation extraordinaire de Dieu parmi les hommes que nous allons célébrer le soir du 24 décembre, rien de moins. Car Jésus n’est pas, comme beaucoup le disent, un simple représentant de Dieu, une sorte de super prophète. Non ! Il est vrai homme, certes, mais il est aussi vrai Dieu. C’est ce que nous professons dans notre Credo tous les dimanches !
Oui, le mystère de l’incarnation de Dieu dépasse tellement notre entendement, qu’il nous faut nous approcher de ce mystère avec un cœur d’enfant, à l’exemple des bergers qui les premiers l’ont approché sur les collines de Bethléem. Et ce n’est pas si simple d’imiter ces bergers. Les bergers de cette époque vivaient en effet très pauvrement, à l’écart des grandeurs du monde. Nomades, ils passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. En contact permanent avec la nature, avec la création, c’étaient des hommes de prière, de contemplation. Même si leur pauvreté leur attirait beaucoup de mépris de la part des hommes, c’est pourtant eux que Dieu a choisis pour devenir les premiers témoins de la naissance du Messie.
Pour suivre l’exemple de ces bergers de Bethléem, il faut d’abord être humble, c’est-à-dire accepter de se dépouiller de sa suffisance, en cédant la première place à Dieu. Il faut être aussi des hommes et des femmes de prière, c’est-à-dire confiants et abandonnés à la volonté de Dieu. Et il faut enfin être libres par rapport aux attraits de ce monde, libres aussi par rapport au regard des autres au risque parfois d’être incompris, voire méprisés à cause de notre foi.
Alors si dans ces quelques jours qui précèdent Noël nous nous sentons un peu embarrassés pour suivre l’exemple des bergers, écoutons l’ange qui s’est adressé à eux, et laissons le nous dire au fond de notre cœur :
« N’aie pas peur ! Je viens t’annoncer une Bonne Nouvelle, une grande joie pour tous. Aujourd’hui, tu vas rencontrer ton Dieu, ton Sauveur. Il vient à ta rencontre. Il vient te chercher, pour te conduire vers le Bonheur éternel. » Et si nous doutons encore, l’ange ajouterait : « Si tu veux bien te laisser aimer par le Seigneur, voilà le signe qui te sera donné : tu trouveras un nouveau-né emmailloté et couché dans la crèche de ton cœur ». Mais suis-je prêt ce soir, à accueillir ce signe que veut m’envoyer le Seigneur ? Est-ce que je réalise que ce petit bébé, cet « Enfant-Dieu » que Marie tient dans ses mains, c’est dans la crèche de mon cœur qu’elle désire Le déposer. Les maisons confortables qui auraient pu accueillir Marie et Joseph à leur arrivée à Bethléem, peuvent symboliser des cœurs d’hommes et de femmes ouverts et généreux, des cœurs remplis de l’Amour de Dieu. Et Marie et Joseph n’en ont pas trouvé d’assez ouverts. Si Marie et Joseph n’ont trouvé qu’une pauvre mangeoire et un peu de paille pour coucher le Sauveur des hommes, c’est parce que ce sont des cœurs de pécheurs, des cœurs contrits et prêts à se convertir, qui sont appelés à l’accueillir, appelés à recevoir leur Sauveur, car Dieu est venu pour sauver les pécheurs, les malades, pas les bien-portants.
Dans la Nuit de Noël, c’est la Vierge Marie elle-même qui nous tendera son enfant, qui désire le déposer dans la crèche de notre cœur. Le refuser, c’est soit estimer que nous n’avons pas besoin de Lui, soit estimer à tort que nous n’en sommes pas dignes. Mais dans les deux cas, nous passons complètement à côté de la Grâce de Noël. L’accueillir, c’est au contraire reconnaître humblement la pauvreté de la crèche de notre cœur, reconnaître que nous n’avons que de la pauvre paille salie par notre péché à lui offrir. Mais si nous acceptons le don que nous fait Marie et Joseph, nous allons accueillir Celui qui est la Vérité et la Vie, la Lumière du monde, Celui qui vient justement pour nous laver de notre péché, nous libérer du Mal, nous ouvrir les portes du Ciel, nous apporter une source intarissable d’Amour. Alors laissons Marie nous donner la Vie de son divin, Fils et, avec tous les anges du Ciel, nous oserons chanter de tout notre cœur : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime !"
Pour approfondir l’enseignement :
Etes-vous d’accord avec le fait que, nous aussi, les adultes, nous avons bien besoin chaque année de méditer la grandeur du mystère de Noël, tellement cet évènement nous dépasse ? Cette fête nous aide-telle à mieux comprendre ce que nous confessons chaque Dimanche : « Jésus vrai homme et vrai Dieu » ? Sommes-nous assez humbles, assez priant pour suivre l’exemple des bergers ? Suis-je prêt, dans cette nuit de Noël, à accueillir le signe que veut m’envoyer le Seigneur ? Est-ce que je réalise que ce petit bébé, cet « Enfant-Dieu » que Marie tient dans ses mains, c’est dans la crèche de mon cœur qu’elle désire Le déposer ?