« DE QUOI AS-TU BESOIN, SINON DU SAINT ESPRIT ? »
A quinze jours de la Pentecôte, l’Eglise nous invite à tourner nos regards -et nos cœurs- vers le Saint Esprit. Le Saint Esprit, disait-on au moment du Concile, c’est le parent pauvre de la vie des chrétiens : à cette époque, on avait bien peu l’habitude de le prier et d’être conscient de sa présence et de son action. Au point que le bon Pape Jean XXIII convoqua le concile « pour une Nouvelle Pentecôte dans l’Eglise » (ce sont ses mots).
Je crois que la Nouvelle Pentecôte a eu lieu et continue d’avoir lieu, et nous en voyons dans notre Pôle missionnaire tant de fruits ! Pourtant, hélas, beaucoup de chrétiens continuent à vivre sans le Saint Esprit. Et cela, alors même que bien souvent ils l’ont reçu au baptême et à la confirmation.
Vivre avec le Saint Esprit, c’est un peu comme le mariage : il ne suffit pas de s’être dit oui un jour, il faut encore vivre de cette alliance ! Et l’Esprit, « qui se joint (con-joint ?) à notre esprit » comme dit la liturgie orientale, demeure cet hôte infiniment respectueux de notre liberté, qui se fera discret jusqu’au silence si nous ne comptons pas sur lui. Comme l’air, il peut se faire parfaitement oublier alors même qu’il est indispensable à notre vie ; il peut aussi gonfler nos voiles et nous entraîner dans ses hauteurs si nous entrons dans sa danse. « Fais-toi capacité, je me ferai torrent » dit le Seigneur à Ste Catherine de Sienne.
Nous avons besoin du Saint Esprit. Ce besoin, c’est d’abord le besoin de l’Amour. Besoin d’être aimé et d’aimer, essentiellement relatif à notre vocation éternelle. Il faut apprivoiser ce besoin qui fait si peur et que nous fuyons sans cesse dans l’autonomie et l’indépendance de nos vies. Mais cela ne mène à rien. Le sais-tu vraiment ?
Sans le Saint Esprit, tu es un enfant perdu ! Ce besoin d’être aimé comporte aussi le besoin du pardon. Et le Saint Esprit fut donné pour la rémission des péchés.
Ce besoin, c’est aussi de porter du fruit, un fruit fécond qui vienne de Dieu. Besoin de savoir rendre compte avec douceur et respect, mais une conviction inébranlable, de l’espérance qui est en nous. Besoin de communiquer l’amour qui nous a sauvés ! C’est notre dignité. C’est la Gloire du Père. C’est l’immense Joie qui s’éveille sur l’itinéraire de Philippe dans les Actes des apôtres, comme pour nous faire envie !
Veni Sancte Spiritu !
P. Frédéric Desquilbet +