Que vous évoque Pâques du point de vue culinaire : le rôti, l’agneau pascal ? Le chocolat ? Les œufs ? Les lapins ? Avant d’aller plus loin dans la lecture de cet édito, arrêtez-vous un instant et cherchez quels sont les deux aliments que Jésus consomme après Pâques, et qui symbolisent donc pour nous la Résurrection… Avez-vous trouvé ? Il s’agit du pain avec les disciples d’Emmaüs, et du poisson avec les apôtres le soir de la résurrection et à nouveau au bord du lac de Tibériade. Après sa résurrection, Jésus mange du pain et du poisson !
Il ne s’agit pas de tirer de ce constat humoristique des considérations sur l’alimentation dans la vie éternelle, ou sur ce que nous devrions nous-mêmes absorber pour lui ressembler. « Le Royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson, affirme saint Paul dans son épître aux Romains, mais de justice, de paix et de joie données par l’Esprit-Saint » (Rm 14,17). Il nous est en revanche possible d’en dégager une symbolique, car ces deux aliments renvoient au Christ lui-même.
Le poisson est traditionnellement considéré comme le signe du Christ. A chacune des 5 lettres de son nom grec "Ixtus" est en effet rattaché un mot du kérygme : Jésus Christ, fils de Dieu, Sauveur. Les graffitis antiques témoignent qu’il était le signe de reconnaissance des chrétiens entre eux. Quant au pain, il est devenu depuis la Cène l’aliment qui porte la présence du Christ dans l’Eucharistie.
Nous sommes donc invités à vivre du Christ lui-même. Le temps pascal est centré sur sa Personne et l’annonce de la Bonne Nouvelle. C’est lui notre Pâque, lui que nous recevons et sommes appelés à devenir. Mangeons donc ce qui nous semble bon, mais demeurons toujours unis au Christ notre Sauveur.
Don Guillaume d’Anselme
Curé du pôle missionnaire de Brie