Dans l’Évangile d’aujourd’hui, comme dans celui de dimanche dernier, Jésus a un
discours grave. Il est focalisé sur sa marche vers Jérusalem et ce qui l’y attend. Ainsi, non
seulement il enseigne ses disciples sur le fait que « le Fils de l’homme est livré aux mains des
hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera », ce qu’ils ne comprennent
pas d’ailleurs, mais en plus, il recadre – les Douze seulement – en disant : « Si quelqu’un veut
être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » ! Cependant, pour
concrétiser cet enseignement, Jésus surprend, comme il a l’art de le faire, et prend un petit
enfant pour montrer aux Douze qu’ils doivent servir tout le monde,
jusqu’aux enfants qui, à
l’époque, n’avaient pas la même considération qu’aujourd’hui. Quelle pédagogie de Jésus !
En effet, comment ne peut pas s’empresser de prendre soin d’un petit enfant qui vous tend les
bras ? Il n’y a rien de plus désarmant que le sourire d’un petit enfant, pas de remède plus
puissant pour mettre du baume à un cœur qui souffre. Il y a quelque chose de puissant dans
leur fragilité, quelque chose de grand dans la promesse d’avenir que tout enfant incarne. Un
enfant suscite, malgré la lourdeur du service parfois, un amour pour la vie.
Certes, les paroles de Jésus, comme sa vie, sont souvent rudes, mais Jésus n’est pas
pour autant dépourvu de joie – bien au contraire. Il n’y a pas de personne plus remplie de joie
que Jésus sur terre, parce que personne n’a autant aimé la vie que lui. En effet, Jésus connaît
le prix de la vie ; il en connaît aussi la beauté et la fragilité, mais il sait surtout qu’elle est
infiniment aimée par le Père et c’est pourquoi tout vie humaine est éternelle. Alors, implorons
le don de la joie spirituelle, afin que celle-ci soit lumière dans le monde qui nous entoure :
« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui
se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de
l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours » (Evangelii Gaudium, n. 1).
Don Adrien de Germiny
Prêtre référent du Réveillon