Aujourd’hui, L’Évangile raconte la première mission apostolique. Le Christ envoie les Douze prêcher, appeler à la conversion, guérir les malades et préparer les voies du salut définitif. C’est la mission de l’Église, celle de chaque chrétien également. Pour vivre la mission, ils partent donc deux par deux, vivant ainsi la fraternité qu’ils proclament. Ils ne prennent que le strict nécessaire, manifestant ainsi qu’ils font confiance, car Dieu veille sur eux.
A notre tour, témoignons avec confiance de la Bonne Nouvelle du Seigneur. Si Jésus recommande d’avoir un bâton, ce n’est pas pour attaquer ou même pour se défendre, mais pour dire l’urgence de la mission d’Évangile et pour accélérer le pas, en faire une véritable course.
C’est Jésus qui nous appelle et nous envoie à la mission. Dans un autre discours, Jésus dira à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16) C’est à la fois rassurant mais c’est aussi une grande responsabilité de se savoir envoyés par Jésus. Nous savons aussi que nous ne sommes pas seuls, Jésus vient avec nous, c’est lui que nous portons et qui se donne à travers notre action et nos paroles.
La pauvreté de l’apôtre n’est pas seulement la pauvreté matérielle, mais elle montre bien que nous portons un trésor dans des vases fragiles. Ne prétendons pas toucher le cœur des personnes par nos talents personnels, notre éloquence ou notre capacité de convaincre. C’est justement lorsque nous nous savons pauvres que Dieu peut agir à travers nous. C’est lorsque nous sommes faibles que nous devenons alors forts et riches de la grâce de Dieu, nous dit saint Paul.
Les apôtres voient le fruit de leur mission, des fruits visibles de l’action de Dieu à travers eux. Il y a d’autres moments où Dieu ne nous permet pas de voir ce qu’il opère dans les cœurs ou bien nous avons même l’impression d’un rejet total du message. Dans ces versets, Jésus ajoute : « Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds (…) » Mais il conclut de manière surprenante : « Ce sera pour eux un témoignage. » Seul le fait d’agir au nom de Dieu est un témoignage, même si nous ne recevons pas l’accueil attendu. En tant que chrétiens, malgré nos maladresses ou nos manques de courage, notre vie est un témoignage constant, que nous en soyons conscients ou pas. Sommes-nous prêts à fonder notre engagement sur l’appel de Jésus ?