« Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : "Qui est-il donc celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ?" »
On peut voir deux basculements intéressants dans l’évangile de ce dimanche, puisque l’on passe d’un reproche à l’autre et d’une crainte à l’autre. Au reproche que lui font les disciples, le Christ répond par un autre reproche. Quant aux disciples, ils passent d’une crainte humaine à une crainte religieuse : après l’intervention du Seigneur, la crainte de la tempête est remplacée par une grande crainte du Christ.
Regardons le reproche du Christ : il ne reproche pas d’avoir agi, mais il reproche à ses disciples d’être mus par la crainte.
S’il y a un enseignement dans cet évangile, c’est que la crainte est liée au manque de foi. Dans la prière on veut s’unir à Jésus. Mais on voudrait que le Seigneur partage nos craintes, on voudrait parfois s’unir à lui dans une commune angoisse : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Mais c’est le Seigneur qui fixe les règles. Il nous invite plutôt à nous unir à lui en recevant sa paix, il voudrait que nous ayons la foi !
« Qui est-il donc celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » Il est Dieu. On pourrait voir dans la phrase de saint Paul comme un commentaire de l’évangile : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31).
Le Seigneur nous invite à avoir foi, c’est-à-dire non pas à ne jamais craindre, mais à ne pas nous tromper sur les motifs réels de crainte : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne ». (Mt 18,28).
Don Philippe de Nortbécourt
Secteur Notre-Dame des Plaines de la Brie