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Effata
Article mis en ligne le 2 décembre 2019

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Effata !

Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.

On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur recommanda de n’en rien dire à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient.

Très vivement frappés, ils disaient : « Tout ce qu’il fait est admirable : il fait entendre les sourds et parler les muets. » (Mc 7, 31-37).

1. Analyse historique

Pourquoi Saint Marc nous décrit-il avec précision le lieu du miracle où Jésus a guéri un sourd-muet ? Pourquoi, selon lui, il est nécessaire de savoir que l’événement a eu lieu « en plein territoire de la Décapole » et non, par exemple, en Galilée ? La réponse à cette question constitue la clé de lecture de ce passage de l’évangile. Regardons alors de plus près les informations qui situent cette guérison et cherchons à comprendre le message qui, comme nous le verrons, peut nous être utile au moment où nous démarrons une nouvelle année pastorale en paroisse.

Commençons par Tyr et Sidon vues avec les yeux des disciples qui suivaient Jésus. Ces deux villes portuaires au nord de la Galilée (aujourd’hui sur le territoire du Liban) avaient une grande histoire et depuis longtemps étaient les partenaires économiques d’Israël. Leur richesse et splendeur devaient certainement impressionner les disciples de Jésus, sans pour autant provoquer un sentiment de dépaysement total. Quant à la Décapole, les choses se présentent tout à fait différemment. La Décapole (littéralement « Dix villes ») était une région située principalement à l’est du Jourdain, regroupant des villes nouvelles, fondées vraisemblablement par les colons grecs et macédoniens au cours de la période hellénistique (4ème siècle). A l’époque de Jésus, elles vivaient l’apogée de leur développement et les vestiges, qui sont restés jusqu’à nos jours, témoignent de la puissance économique mais aussi culturelle de cette région. Pour les Juifs c’étaient des villes païennes, impures, où les nombreuses divinités locales coexistaient côte à côte avec les dieux grecs et romains. Il est facile d’imaginer qu’un tel environnement ne mettait pas du tout à l’aise les disciples. Si ce n’était pas Jésus qui l’avait décidé, ils auraient préféré contourner la Décapole et prendre un autre chemin pour retrouver leur Galilée bien-aimée. Pourquoi Jésus met-il ses disciples mal à l’aise ?

2. Dimension symbolique

C’était certainement un de ces voyages missionnaires que Jésus avait prévu au programme de la formation de ses disciples, dont le but était de les préparer à remplir plus tard la tâche de « faire des disciples de toutes les nations » (Mt 28, 19). L’apprentissage se faisait progressivement. Tout d’abord Tyr et Sidon, villes plus familières et plus proches, puis la région de la Décapole, une vraie terre païenne, garantissant le dépaysement total avec toute la difficulté d’adaptation et, on dirait aujourd’hui, d’inculturation. Nous voyons maintenant que « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » prend tout son sens, lorsqu’il s’adresse non seulement à cet homme sourd-muet, mais aussi à tout ce peuple qui y vivait et qui ne connaissait pas le vrai Dieu.

Ces deux régions, d’un côté Tyr et Sidon, et de l’autre la Décapole, représentent pour nous aujourd’hui deux catégories de personnes vers lesquelles Jésus nous envoie car son Amour veut toutes les toucher : tout d’abord les croyants qui se sont éloignés et qui ont du mal à vivre leur foi et ensuite les personnes sans foi ou sans-religion qui vivent comme si Dieu n’existait pas. Comme les disciples de Jésus, il y a deux mille ans, nous préfèrerions mille fois rester entre nous, dans notre « Galilée » bien-aimée de nos habitudes et de ce que nous savons faire, qui ne nous met jamais mal à l’aise. Ce « business as usual » (« bizness comme d’habitude »), pour reprendre l’expression utilisée par les évêques dans le document préparatoire du prochain synode sur la nouvelle évangélisation, tend à nous retenir dans la logique de l’Église qui vit pour elle-même. L’évangile que nous méditons aujourd’hui nous encourage à faire confiance à Jésus et à nous laisser guider par Lui-même vers les habitants de Tyr, de Sidon et de la Décapole d’aujourd’hui qui, symboliquement, on peut le dire, font partie du pôle missionnaire de Fontainebleau.

3. Dans notre Décapole d’aujourd’hui…

C’est notre première rencontre pour cette nouvelle année pastorale qui va être marquée par l’ouverture du Synode pour la Nouvelle Évangélisation (le 7 octobre) et la promulgation de l’Année de la Foi (le 10 octobre). Nous sommes aujourd’hui 41 cellules paroissiales d’évangélisation éparpillées dans tous les secteurs. Notre objectif est de continuer cette belle dynamique de croissance et d’arriver bientôt à 72 cellules, qui est le nombre de disciples que Jésus a envoyés en mission dans l’évangile de Saint Luc : « Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. » (Lc 10,1). Pour ne pas oublier cette vocation ordinaire des cellules, qui est de croître pour se multiplier, ce verset biblique se trouve en tête de l’enseignement de chaque semaine.

Dieu veut la croissance de l’Eglise. Ne cessez pas de rêver la paroisse missionnaire. Ne cessez pas de rêver la croissance de votre cellule et sa multiplication. Priez quotidiennement pour les membres de votre oïkos et trouvez des occasions pour vous mettre au service des personnes qui en font partie. Continuez à inviter de nouvelles personnes dans votre cellule, même celles qui ne vous paraissent pas trop intéressées, loin de Dieu ou de l’Eglise. Priez pour votre leader et pour les futurs leaders des nouvelles cellules, car il n’y a pas de multiplication de cellules sans multiplication de leaders.

Avec confiance et courage allons, à la suite de Jésus, annoncer à tous ceux qui ne connaissent pas son amour : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! ».


Question pour le partage :

  • Comment je comprends l’importance de rêver la multiplication de ma cellule ?

Suggestion pour la semaine :

  • Pour bien commencer la nouvelle année pastorale, cette semaine je vais essayer d’inviter une nouvelle personne dans ma cellule.

Père Bogdan BRZYS

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