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Simon, j’ai quelque chose à te dire !
Article mis en ligne le 24 mars 2019
dernière modification le 7 avril 2019

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Simon, j’ai quelque chose à te dire (1)

Un Pharisien l’invita à manger avec lui ; il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. Survint une femme de la ville qui était pécheresse ; elle avait appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien. Apportant un flacon de parfum en albâtre et se plaçant par derrière, tout en pleurs, aux pieds de Jésus, elle se mit à baigner ses pieds de larmes ; elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux du parfum.

Voyant cela, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : " Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. " Jésus prit la parole et lui dit : " Simon, j’ai quelque chose à te dire. " - " Parle, Maître ", dit-il. - " Un créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce de leur dette à tous les deux. Lequel des deux l’aimera le plus ? " Simon répondit : " Je pense que c’est celui auquel il a fait grâce de la plus grande dette. " Jésus lui dit : " Tu as bien jugé. "

Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : " Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison : tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle, elle a baigné mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser, mais elle, depuis qu’elle est entrée, elle n’a pas cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n’as pas répandu d’huile odorante sur ma tête, mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. " Il dit à la femme : " Tes péchés ont été pardonnés. " Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : " Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? " Jésus dit à la femme : " Ta foi t’a sauvée. Va en paix. " (Lc 7, 36-50).

1. Jésus entre le premier dans sa vie

Elle devait déjà avoir entendu parler de Jésus, et, en particulier, de son attitude vis-à-vis de ceux qu’on appelait « pécheurs », les « non fréquentables », les exclus. Elle en faisait partie. Qu’est-ce que cela pouvait être ? Les paroles de Jésus à la femme qu’on voulait lapider : « Je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8,11), ou bien : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » paroles prononcées dans la maison du publicain Matthieu (Mt 9, 13), ou bien encore un autre événement que les évangélistes ne précisent pas ? Mais même si nous ne le savons pas, une chose est sûre : bien avant d’entrer dans la maison du pharisien, elle avait compris que pour Lui, pour ce jeune Rabbi de Nazareth, elle n’était pas seulement « pécheresse », exclue de la société. Pour la première fois de sa vie, elle a compris, qu’elle a du prix, que tout n’est pas fichu et parce que tout n’est pas perdu, elle peut commencer une autre vie, une vie nouvelle. Jésus est entré dans sa vie bien avant le jour où elle est entrée dans la maison de Simon.

2. Celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour

C’est le moment, maintenant, où il faut nous arrêter sur un détail du texte qui pose beaucoup de problèmes aux traducteurs de la Bible et qui pourtant va nous permettre d’aller plus loin dans la recherche du message de cet évangile. La traduction de la Bible œcuménique (TOB) nous donne : « Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour ». La lecture rapide de cette phrase semble suggérer que la femme a été pardonnée « parce qu’elle a montré beaucoup d’amour », ou bien encore : « à cause de son grand amour ». C’est d’ailleurs dans ce sens que va la grande majorité des traductions. Si les choses se présentaient ainsi, le pardon serait une sorte de récompense réservée à ceux qui montrent beaucoup d’amour. Le problème est qu’une telle interprétation est à l’opposé de ce que semble indiquer clairement le contexte et en particulier la suite : « Mais celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour ». La parabole sur les deux débiteurs que Jésus raconte à Simon, elle aussi, va dans la logique selon laquelle l’amour n’est pas la cause mais, très clairement, la conséquence et le signe du pardon reçu. Autrement dit, les deux débiteurs ont été pardonnés non pas parce qu’ils ont montré beaucoup d’amour mais gratuitement, et leur amour était non pas la cause mais la conséquence du pardon offert. Finalement, même si les difficultés persistent, il semble légitime de comprendre cette phrase dans le sens : « C’est pourquoi, je te le déclare, ses péchés, qui sont en grand nombre, lui sont pardonnés ; et à cause de cela (et donc, par conséquent, en retour) elle a beaucoup aimé ».

3. Le pardon – l’amour – une vie nouvelle

Dans le christianisme, le pardon est toujours gratis. Il n’est pas la récompense de ceux qui montrent beaucoup d’amour. Il est donné gratuitement et sans compter car Jésus a payé le prix à notre place et ce prix était sa Passion, sa mort sur la Croix pour notre salut. La seule condition est de reconnaitre son péché (ou ses péchés) et de saisir la chance que Dieu donne aux pécheurs, que nous sommes tous, de commencer une vie nouvelle, une vie d’enfant de Dieu. L’amour vient alors comme une réponse de l’homme au pardon et à l’amour de Dieu Lui-même. Dans le christianisme, ceux qui montrent beaucoup d’amour, ce ne sont pas ceux qui n’ont pas de péchés, mais ceux à qui on en a beaucoup pardonnés. Jésus dit : « celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour ». On ne peut pas aimer Jésus sans faire l’expérience du pardon de ses péchés.

L’amour de Dieu, qui envahit le cœur de l’homme à qui « ses péchés ont été pardonnés », se transforme en force capable de changer sa vie et de commencer une vie nouvelle, une vie sans péché. Ce changement de vie après le pardon va de soi et c’est pour cela que Jésus n’a pas besoin de dire à la femme : « Va, et désormais ne pèche plus », mais seulement : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ».


Question pour aller plus loin  :
  « Simon, j’ai quelque chose à te dire » a dit Jésus à celui qui l’a invité. Que me dit-Il à moi aujourd’hui, à travers cette parabole ?

Suggestion pour la semaine :
  Pendant mon heure d’adoration eucharistique (ou un autre temps de prière) je vais remercier Dieu de m’avoir pardonné mes péchés. A l’exemple de la femme dans la maison de Simon, je vais aussi réfléchir, comment Lui montrer mon amour ?

Père Bogdan BRZYS