QUELS FRUITS, SUR QUEL ARBRE ?

L’Évangile de ce dimanche montre un Jésus réaliste devant ses disciples et les misères dont ils sont marqués. Il veut être vrai et rester encourageant : s’il dit que le disciple n’est pas au-dessus du maître, c’est qu’en réalité il est aujourd’hui bien en dessous, et il a intérêt à bien se laisser former afin de devenir comme son maître ! Ce qui importe, c’est la conversion du cœur, car tous nos comportements débordent du cœur.

Veille sur tes pensées, car elles deviennent des paroles ; veille sur tes paroles, car elles deviennent des actes, dit le proverbe. Gare à nos comparaisons hasardeuses, nos leçons inconséquentes et nos vantardises ridicules ! Jésus nous indique un chemin d’humilité, de prudence et de conversion. Gare aux germinations perverses qui nous feraient porter des fruits de mort. Car, oui, le salaire du péché, c’est la mort, nous rappelle saint Paul. Plutôt que de surveiller les faiblesses de nos frères, contemplons le Christ qui sauve le monde dans sa faiblesse. C’est lui l’arbre bon, qui donne de bons fruits. C’est sur lui qu’il faut nous greffer, pour que sa sève nous irrigue, pour que sa Vie nous transforme. On entend souvent que personne ne change jamais. Qu’un individu ne peut finalement pas s’améliorer. Mais c’est la conviction du diable : il pense cela de nous, et s’acharne à nous le faire croire, car c’est ce qu’il sait de lui-même, lui qui a partie liée depuis toujours avec la mort. Mais nous sommes appelés à l’immortalité, et pour y parvenir, il faut que notre être corruptible revête le Christ. Ce qui se passera en un instant pour nos corps à la Résurrection par la puissance de l’Esprit s’anticipe progressivement dès aujourd’hui pour nos âmes dans la douceur de l’Esprit.

Père Frédéric Desquilbet, curé in solidum