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Quitter la maison pour suivre Jésus /2
Article mis en ligne le 14 octobre 2018

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Quitter la maison pour suivre Jésus /2

Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Mc 10, 28-30).

1. Quitter = se séparer du « vieil homme »

La Bible est formelle : pour suivre Jésus il faut toujours quitter quelque chose. Pourquoi ? Pourquoi ne peut-on pas en même temps suivre le Christ et tout garder ? Pour répondre à cette question on peut avancer deux hypothèses :

a) Il est possible que, du point de vue de Dieu, notre vie ressemble souvent à une vraie caverne d’Ali Baba. Le temps et l’espace sont déjà occupés par notre travail, nos soucis quotidiens, activités, distractions, projets, désirs, rêves… Notre vie est souvent déjà pleine. Et quand la vie de l’homme est pleine, Dieu ne peut pas y entrer, il n’y a plus de place pour Lui.

b) La deuxième raison pour laquelle il faut accepter de se séparer de quelque chose pour suivre Jésus est que la rencontre avec le Christ constitue souvent un point charnière dans notre vie. Il y a « un avant » et « un après ». La Bible en parle ainsi : « Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris le Christ, si du moins vous l’avez reçu dans une prédication et un enseignement conformes à la vérité qui est en Jésus, à savoir qu’il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement et revêtir l’Homme nouveau, qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. » (Ep 4, 20-24). Il faut donc quitter « le vieil homme », c’est-à-dire notre ancienne façon de penser, nos mauvaises habitudes, et surtout nos péchés. C’est en nous débarrassant de tout ce poids que nous pouvons entrer progressivement dans une vie nouvelle d’un Homme nouveau. Dans le langage de la foi cela s’appelle : la conversion.

2. Non seulement pour Jésus mais aussi pour l’Évangile !

Il y a encore un détail que nous ne pouvons pas laisser sous silence car il peut nous aider à mieux situer la vocation des cellules paroissiales d’évangélisation et la principale tâche d’un membre de cellule. Remarquons notamment que Jésus ne dit pas seulement : « Personne n’aura quitté, à cause de moi… », mais dit : « à cause de moi et de l’Évangile ». Nous retrouvons le même motif « moi et l’Évangile » à l’identique, dans un autre passage de l’Évangile de Marc : « Jésus fit venir la foule avec ses disciples et il leur dit : " Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. En effet, qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile, la sauvera » (Mc 8, 34-35). Pourquoi ne suffit-il pas de quitter ou de perdre quelque chose « à cause de Jésus » mais faut-il que cela soit encore « à cause de son Évangile » ? En quoi le faire seulement « à cause de Jésus » ne serait-il pas suffisant ?

Il y a beaucoup de chrétiens qui font des choses pour Jésus mais ceux qui les font pour Lui et pour son Évangile ne sont pas très nombreux. On pourrait même avoir l’impression que beaucoup de chrétiens voudraient bien avoir tout simplement « Jésus seul », ou même : « Jésus seul à eux-seuls ». Il n’y a pas de pratique ou d’exercice spirituel qui ne serait pas concerné par ce risque de séparer Jésus de son Évangile. La messe, la prière, une heure d’adoration eucharistique par semaine, des retraites spirituelles, des lectures et des formations théologiques… on peut faire tout ça uniquement pour Jésus, oubliant son Évangile. Au final, cela donne une foi contaminée par une forme d’égoïsme spirituel, déguisée en habit de piété. On ne pense qu’à soi-même et à « son Jésus à soi » et on oublie que tout cela n’est pas le but mais le moyen pour devenir les serviteurs non pas de nous-mêmes mais de l’Évangile.

Pour les chrétiens qui séparent Jésus de son Évangile, le texte que nous méditons aujourd’hui devrait agir comme une douche froide, capable de les réveiller à une foi qui ne s’occupe pas d’elle-même. Le mot « Évangile » signifie « Bonne Nouvelle ». On ne garde pas une bonne nouvelle pour soi mais on la partage avec les autres et surtout avec ceux qui nous sont chers. Nous n’avons pas le droit de manger entre nous à la table eucharistique tandis que tant d’autres « crèvent » de faim. Nous n’avons pas le droit de boire, dans notre petit coin, de l’eau vive tandis que d’autres meurent de soif.

Les cellules paroissiales ne servent à rien d’autre qu’à nous rappeler sans cesse ces deux choses :
1. Qu’il ne faut pas séparer Jésus de son Évangile.
2. Que notre tâche est de nous former pour devenir ami et disciple du Christ, non pour nous-mêmes, mais pour les autres et en particulier pour ceux qui, autour de nous, ne connaissent pas encore la Bonne Nouvelle du salut.


Question pour aller plus loin :
  Comment je perçois le risque de « séparer Jésus de son Évangile » ?

Suggestion pour la semaine :
  Je vais prendre la résolution de me séparer de quelque chose (une mauvaise habitude, un péché…) qui m’empêche de commencer une vie nouvelle d’Homme nouveau.

Père Bogdan BRZYS